L'électro à la fête

Bichonnée par la ville, promue par un nombre croissant d'associations, la musique électronique se taille une nouvelle fois la part de Lyon. Revue des troupes. Benjamin Mialot


Dans la plupart des communes françaises, la Fête de la musique ressemble à l'idée qu'en donne PunkÀChier, trio parisien qui, quand il n'éructe pas «Fête de la musique de merde !» pendant quatre minutes, retravaille au cutter rouillé des chansons des Spice Girls et Mylène Farmer. Rien à voir avec Lyon donc, où l'événement est une vraie occasion de faire le point sur les musiciens qui, demain, peut-être, écriront des morceaux à la gloire de Lyon pour faire croire qu'ils n'ont pas oublié d'où ils viennent, et sur ceux qui, en attendant, les aide à se faire un nom épelable au-delà de ses collines.

Dans le microcosme de la musique électronique, ces deux catégories de personne ont tendance à se confondre. Ainsi, par exemple, du Haste Crew, qui se produira sur la scène programmée par Basse Résolution place Jean Jaurès (on y verra aussi l'intrépide CLFT Militia et Leome), avant de rendre la pareille à Mojo & co. en amorce d'une soirée de son cru d'autant plus spéciale qu'elle sera la première à occuper les deux salles du Transbordeur – outre le Berlinois Call Super, dont la techno imagée et martiale donne autant envie de se rouler dans la rosée que de collectionner des rivets, s'y produiront également le platiniste hors pair Groove Sparkz et les têtes chercheuses de Dead Rec Heads, à l'affiche en décembre dernier du spin off Haste & Friends.

Effort collectif

C'est bien simple, tous les collectifs de la ville seront de la partie, des plus installés (tels Encore, rejoint par le pionnier de Detroit Kenny Larkin à la Plateforme, et Zuper, qui investira comme de bien entendu le Ninkasi Kao avec un protégé du roi de la minimal Richie Hawtin, Joop Junior, et Oblast, garant d'une house étonnamment industrielle et cendrée) aux plus modestes (à l'instar de Station Essence, qui investira la place Gailleton en compagnie d'un échappé d'Art Feast, Miimo). Même feu Ed'n Legs sera représenté, en l'occurrence par son émanation à quatre têtes Babel (Yogi, Milena, Ghost Train et SA.DU), place Voltaire. Au Parc Sutter, sur les pentes, Dolus & Dolus et Green Noise Sound renouvelleront quant à eux leur collaboration avec un plateau où se succéderont notamment les palm tree huggers de la clique Bebup (Tête de Tigre et Thug Tieg) et les diggers de Groovedge – également représenté au Pola Café aux côtés de la grande manitou de Hunkpapa, Perrine –, tandis qu'Epicuria invitera entre autres, place des Archives, un résident du so german DIY Live Station, Ludius, et l'expérimenté Pascal Roeder.

Mais s'il ne fallait retenir qu'un rendez-vous, outre celui portant notre marque (voir ci-dessous), c'est celui, inaugural, que donne Sonorama au square Sainte-Marie Perrin, avec la complicité des émissaires les plus convaincants de Happiness Therapy, The Reactivitz et DGTO – et dont on aura un avant-goût au DV1 deux jours plus tôt. Si d'aventure vous n'y parveniez pas (ce qui est probable, vu que chaque club, du Terminal à l'Ayers Rock Boat, y va aussi de son solstice sonore), pas d'inquiétude : vu les ambitions de ces nouveaux venus, on risque de vous reparler d'eux très prochainement.


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