Terre de théâtre

Métropole, métropole, métropole... En culture comme dans les autres domaines d'activité, la mutation du Grand Lyon est sur toutes les lèvres. L'occasion d'accroître la portée du projet Balises et de regarder de plus près les pièces qui circulent dans l'agglo. Nadja Pobel


Le 1er janvier, le département du Rhône sera réduit à sa portion congrue (Villefranche et ses environs), lorsque le Grand Lyon se muera en cette "métropole" que couve comme un trésor Gérard Collomb, absorbant au passage des compétences qui ne relevaient pas de lui jusque là, comme la culture. A tel point que figure au septième rang du nouvel organigramme une vice-présidente dédiée, Myriam Picot, par ailleurs fraîchement élue maire du septième arrondissement. Si tout cela est encore un peu flou, cette nouvelle entité pourrait contribuer, justement, à la visibilité de la richesse de l'offre théâtrale dans l'agglomération.

En attendant, c'est précisément la mission que mène Jacques Fayard, directeur du théâtre de l'Elysée, avec le projet Balises, auxquel participent cette année pas moins de trente-deux lieux. Plus de quarante spectacles seront mis en avant via ce programme avant tout tarifaire (une place offerte pour une place achetée).

 

En terrain grimé

Dans cette kyrielle de spectacles figure par exemple Une chambre à soi. Créé au Nouveau Théâtre du 8e l'an dernier par Sylvie Mongin-Algan avec son actrice fétiche Anne de Boissy, ce monologue passionnant sur la vie et surtout les idées féministes et progressistes de Virginia Woolf passera à l'Atrium de Tassin et au centre Charlie Chaplin de Vaulx-en-Velin cet automne, et bien sûr par le NTH8.

Toujours dans une veine féminine et engagée, Arrange-toi, du Calabrais Saverio La Ruina, donne la parole à une Italienne qui a vécu plusieurs avortements clandestins après avoir déjà donné naissance à sept enfants à seulement vingt-huit ans (!). Cette pièce sera elle visible au TNP (octobre), au Théâtre de Vienne (novembre) et à l'espace Albert Camus de Bron.

Le jeune touche-à-tout Charly Marty mettra en scène une ado inventée par Arthur Schnitzler dans Mademoiselle Else (à Chaplin en novembre puis aux Clochard Célestes en mars), tandis qu'aux confins de la métropole, si l'on ose dire, à Givors, un autre jeune metteur en scène, Thomas Poulard, représentera en mars un travail bien barré et bien noir créé à l'Elysée l'an dernier, La Visite de la vieille dame.

Enfin, si le spectacle Quatorze n'est pas au générique de Balises, il n'en est pas moins l'exemple d'une intelligente entente entre les salles de l'agglo, ses créateurs, la compagnie Cassandre, déjà auteurs de T.I.N.A., ont beau être en résidence à La Mouche de Saint-Genis-Laval, où ils se produiront en novembre, ils se mettront ensuite en route pour Tassin, Saint-Fons, Saint-Priest et Bourgoin. De quoi démontrer, avec cette recherche sur le sens de commémoration de la Grande Guerre, que le territoire est certes vaste, mais surtout bien quadrillé par les lieux de diffusion.


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