Arrêt sur images

Un retour sur la Grande guerre, des photos de Lyon en couleurs, d'autres en noir et blanc, des roses, et la ré-ouverture d'une exposition permanente complètement modernisée au musée de l'Imprimerie : coup d'œil sur les temps forts qui vont rythmer l'année à Gadagne, au CHRD & co.. Nadja Pobel


La guerre en couleurs. Pas de vieux clichés colorisés, mais une exceptionnelle collection de soixante images prises par un Lyonnais sans histoire, Paul Nerson, qui durant la Seconde Guerre mondiale a photographié son épouse, aussi bien chez eux que dans les rues de la ville. Voilà le trésor, et l'éclairage inédit qu'il offre du quotidien pendant le conflit, que le CHRD proposera entre juin et septembre. Auparavant, après au terme de la très émouvante et très documentée expo sur le Débarquement (le 4 janvier), ce sont soixante-neuf dessins et un carnet de croquis qui seront présentés de mars à juin : ceux du déporté Arthur Goldschmidt, qui a réalisé des portraits de ses co-détenus lors de son internement au camp de Theresienstadt.

Le CHRD avait fait peau neuve fin 2012. Le 12 novembre, c'est le vieillissant musée de l'Imprimerie qui s'offre, pour ses cinquante ans, une totale refonte de son parcours permanent - en garnde partie déjà visible - et adjoint à son nom la particule "et de la communication graphique". Une large part des collections sera dédiée au XXe siècle, trop absent jusque-là, tandis que l'imprimerie, l'image et la typographie, autrefois traitées séparément, seront abordées de front de façon chronologique, de l'imprimerie coréenne au Macintosh. La prochaine exposition temporaire sera précisément consacrée à cette cure de jouvence ("Voir ! 50 ans de changements" du 13 novembre au 1er mars) et la suivante (du 9 avril au 12 juillet) ciblera les imprimés botaniques.

 

VOIR ! 50 ans de changements (13nov 2014-1er mars 2015)

En rose et noir

Un sujet qui ne doit rien au hasard : en juin 2015 Lyon accueillera le dix-septième Congrès mondial des sociétés des roses. L'événement rejaillira du coup sur la programmation de plusieurs musées, à l'instar de Gadagne, qui proposera, au lendemain de son expo sur le compagnonnage (jusqu'au 4 janvier), deux manifestations sur ce thème en mai-juin. Elles conclueront une saison plus calme que les précédentes, la directrice Maria-Anne Privat-Savigny ayant quitté le navire avant l'été - Xavier Fourneyron, directeur général adjoint à la culture de Lyon, n'assure qu'un intérim.

Des roses, il en sera aussi question aux Archives municipales au printemps dans le cadre d'un cycle d'expos photo qui commence le 8 octobre avec les magnifiques clichés noir et blanc de Philippe Schuller (des commerces lyonnais des années 80) et se poursuivra avec ceux d'Yves Neyrolles (février-avril). Ces images seront exposées dans le hall du bâtiment, l'espace principal devant entrer en rénovation dès la fin (le 20 décembre) de la très intéressante Lyon, l'italienne.

Un autre événement va se répercuter sur la programmation des musées : l'Année mondiale de la lumière, en 2015, qui sera évoquée dans l'exposition dite "printemps-été" du Planétarium. En automne-hiver, ce sont les travaux mixtes du plasticien Laurent Mulot et de l'astrophysicien Thierry Stolarczyk qui trouveront leur place à côté de l'exposition permanente inaugurée l'an dernier.

Les musées gallo-romains de Fourvière et Saint-Romain-en-Gal sont eux en stand by. Ils sont bien sûr ouverts, mais leur politique culturelle et leur programmation sont soumises à leur changement de tutelle au 1er janvier : l'un se retrouvera sous l'égide de la Métropole, et l'autre sous celle du "Nouveau Rhône.

Enfin, d'une guerre l'autre, le premier conflit mondial sera à l'honneur dans le conséquent réseau des bibliothèques municipales avec un dense programme de conférences, d'ateliers et d'expos. En point d'orgue, du 7 octobre au 10 janvier à la Part-Dieu : un parcours sur le quotidien de cette ville à l'arrière du front, entre foires, présence de troupes étrangères, usines de guerre et travail des femmes.


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