Le feu aux lacs


Si vous aimez les géants en maillots jaune et pourpre et les balles oranges qu'on jette dans un filet – si vous êtes une personne normale, en somme – et qu'on vous dit Lakers, vous pensez Magic Johnson, Kobe Bryant, Kareem Abdul-Jabbar, Jerry West. Vous pensez L.A., vous pensez showtime. Et, si vous avez plus de soixante-dix ans et une culture basket qui vous honore – si vous êtes une personne vraiment, vraiment normale quoi – vous pensez même George Mikan et Minneapolis. Et là vous brûlez, car si les Lakers furent baptisés ainsi, c'est parce que l'équipe a d'abord été créée à Minneapolis – où il y a autant de lacs que de starlettes à L.A..

Comme le groupe éponyme dont on veut vous parler ici et qui fut formé par Secret Stash Records il y a peu pour accompagner l'épique soul-funker Sonny Knight, un enfant de la région lui aussi, même si né dans le Mississippi – à ne pas confondre avec un autre Sonny Knight, gloire éphémère des 50's. Notre Sonny, après un premier single enregistré à 17 ans en 1965, a connu les années de galère, fait trois ans d'armée – et quand on dit l'armée, on veut dire le Vietnam – et même passé pas mal de temps à conduire un camion. Et chose étrange, après un retour tardif avec les Valdons et les Bachelors, il est toujours là. Il le clame lui-même sur le bien nommé I'm Still Here, racontant d'une voix soul caverneuse et/ou vibrante ses galères et s'offrant quelques reprises, tel le Sugarman de Rodriguez, autre promesse des Grands Lacs, un temps évanouie dans la nuit.

 

Sonny Knight & The Lakers
Au Kafé, vendredi 3 octobre


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