Hugh Hudson : sport et révolution


On vous parle un peu partout ailleurs dans ce numéro des rencontres Sport, cinéma et littérature organisées par l'Institut Lumière. Qui, suractif en plus de racheter tous les cinémas de la ville, à créer un crossover à l'intérieur de l'événement en profitant de la venue de Hugh Hudson pour lui consacrer son week-end de rentrée. Un nom qui ne doit pas dire grand-chose aux moins de trente ans, tant ce cinéaste anglais a pour le moins disparu des radars depuis la fin des années 80 — selon IMDB, il aurait un nouveau film sur le feu, Altamira, avec Golshifteh Farahani et Antonio Banderas. Le voici donc à l'honneur avec d'un côté, ses deux films sportifs — Les Chariots de feu et un docu sur Fangio — et de l'autre un documentaire qui lui est consacré, Hugh Hudson l'insoumis, co-réalisé par Jean-Pierre Lavoignat, Christophe d'Yvoire et Cyril Bron, et la "director's cut" de son film maudit, Révolution.

Quand il se lance dans ce projet ambitieux et coûteux cherchant à retracer la révolution américaine du point de vue d'un homme (Al Pacino, dont l'échec du film précipitera aussi la carrière dans un trou noir de quatre années) et de son fils, Hudson est au fait de sa gloire après le triomphe de Greystoke, son meilleur film. Mais Révolution est un bide absolu, tant critique que public, et c'est seulement en 2009 que le cinéaste décide, à la manière de Cimino avec La Porte du Paradis, de remonter "sa" version, restée inédite en salles comme en vidéo chez nous. L'occasion est belle de la découvrir et de réévaluer un film mal aimé et passablement oublié par les cinéphiles.

Christophe Chabert

Week-end Hugh Hudson
À l'Institut Lumière, les 10 et 11 janvier


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