10 concerts à voir en juin

En attendant d'entrer pleinement dans la saison des festivals, voici dix concerts à ne pas louper dans la ville.


Billie

On l'avait laissé sur un Baiser, on la retrouve sur un French Kiss. Le Baiser, c'était son premier album d'étrange chanson française d'obédience krautrockeuse et conteuse. Le French Kiss, c'est ce moment de retrouvailles traditionnellement organisé par le Club Transbo pour fêter la sortie (ou la release comme on dit en étranger) d'un album ou d'un EP d'un ami du coin. Là c'est un EP, Nuits Aquatiques produit par Erotic Market en mode plus r'n'b et plus coulant, quoique. Comme il se doit l'affaire se joue gratuitement sur réservation avec pléthore d'invités surprises.

Au Club Transbo le mercredi 15 juin

Neil Young & Promise of the Real

Au rythme où ça va, gageons que Neil Young est parti pour enterrer tous ses pairs. Le fait qu'il est l'un des derniers de sa génération à sortir des albums dignes de ce nom — pas toujours, l'avant-dernier n'étant pas une réussite — et porteurs d'une capacité de régénération plutôt hors du commun. DHEA ? Non, enthousiasme, car Neil préfère les vertus de Dame Nature comme il le clame sur Monsanto Years, qui a pour but de pourfendre la multinationale du même nom, les OGM, Starbucks et tout ce qui met en péril notre monde. Jeunesse d'âme aussi pour ce musicien qui quand il en a fini avec Crazy Horse, aime à s'entourer de petits jeunes (Pearl Jam en son temps), comme ici avec Promise of the Real, groupe mené par les fils de Willie Nelson, Micah et Lucas, l'air tout droit sortis de la série Nashville. Inutile de dire que ça envoie du rondin.

À la Halle Tony Garnier le mercredi 15 juin

Coming Soon + Collection

Ils ont beau être originaire de Haute-Savoie, un retour de Coming Soon à Lyon est comme un petit retour au bercail. Il y a un siècle alors que certains d'entre eux étaient encore des enfants et les autres des étudiants flanqué d'un chanteur gigantesque à chapeau noir, c'est à Lyon qu'ils remportèrent le "tremplin" Dandelyon avec cet anti-folk qui contenait déjà l'antidote à l'anti-folk (quelque chose comme de l'anti-anti-folk). Depuis ils n'ont cessé de surprendre, de travailler avec les plus grands de Kimya Dawson à Etienne Daho, d'Olivia Ruiz à Bruno Geslin en passant par Scott Colburn (producteur d'Animal Collective ou Arcade Fire), de produire des disques ou des œuvres toujours plus surprenantes (le dernier Sun Gets In prend feu de toute part), intégrant le synthé à leurs boiseries. Alors les revoir, au Sonic qui plus est, c'est même un retour aux sources du Rhône.

Au Sonic le vendredi 17 juin

Benjamin Biolay

Bon, Benjamin Biolay, c'est pas compliqué, enfant du pays ou pas (Caladois et Lyonnais s'étriperont plus tard sur la question de sa paternité) on aime ou on déteste. Et on peut faire ça tout seul. Adorer un album, en détester un autre, c'est à croire qu'il le fait exprès pour ne pas laisser indifférent. Ce qui ne laisse pas indifférent non plus c'est une certitude, c'est son génie de l'orchestration et très souvent des titres (Borges Football Club). C'est bien sûr davantage le second et l'ambition de son dernier album en date Palermo Hollywood qui seront célébré sur la grande scène de Fourvière à grands renforts de musiciens et de cordes en cascade. C'est complet d'ailleurs, preuve qu'on l'aime plus qu'on le déteste ou qu'on adore vraiment le détester, le BB.

Au Théâtre antique de Fourvière le vendredi 17 juin

 

Aluk Todolo

Ce groupe officiant depuis 2004 s'apparente, de prime abord, au black metal... Symboles ésotériques ou alchimistes,  gros son caverneux (au sens propre, parfois : l'album Descension, leur premier, fût enregistré dans une grotte des Alpes), les poncifs du genre sont présents mais le trio, instrumental, va bien plus loin, donnant des concerts intenses à la scénographie aussi minimale qu'efficace (une seule ampoule au centre vibrant aux notes de la guitare) où psychédélisme, transe à la Can ou déflagrations noise réhaussent le propos. Intense, on vous dit. (SB)

Au Périscope le dimanche 19 juin

DJ Vadim

Il fut le prince de Ninjatune, le roi du groove, un maître du funk et du hip-hop (avec One Self) : DJ Vadim s'est réincarné en sound-system reggae à lui tout seul depuis quelques années. Assurément moins innovant qu'il ne l'a été, moins suivi également, le Russe n'en reste pas moins un DJ à la technique épatante mise désormais au service de sa passion pour les sons jamaïcains (son dernier opus sorti en février accueille Max Romeo et General Levy). (SB)

Au Ninkasi le vendredi 24 juin

Brian Jonestown Massacre

Qu'on se le dise, ce n'est pas parce qu'un documentaire vieux de vingt ans (et d'après lui pas mal bidonné, on lui laisse la responsabilité de cet avis) l'a fait passer pour les derniers des zozos cyclothymiques qu'Anton Newcombe n'est pas l'un des grands génies du rock psychédélique contemporain. Peut-être le plus grand, le plus productif et le plus créatif. Le tarif BJM c'est un à deux albums par an (c'était beaucoup plus), d'une exigence incomparable ; et, en concerts, un déballage plutôt statique, et loin des bastons de l'époque Dig !, des grands tubes qui ont fait sa légende à l'époque du pastiche (et du pastis). Dans les deux cas, on est rarement déçu. Et puis il y a Joël Gion, l'homme tambourin, sans qui rien ne serait possible.

À l'Épicerie Moderne le mardi 28 juin

Nuit Africaine

C'est un met de choix que les Nuits de Fourvière ont concocté pour mettre en lumière l'inventivité du continent africain : si l'on connaît les merveilles dont sont capables les duettistes Ballaké Sissoko & Vincent Ségal dès lors qu'ils mêlent leurs cordes (respectivement kora et violoncelle), l'on attend avec impatience de découvrir le projet Africa Express (initialement mené par Damon Albarn, ici absent) qui s'attaque à la mythique pièce minimaliste de Terry Riley, In C. Date unique en France. Enfin,  la prometteuse marocaine Oum ouvrira les festivités (SB).

Aux Nuits de Fourvière le mardi 28 juin

Nuit de la Nouvelle Vague : Radio Elvis + Feu Chatterton + Sage

À une époque, il y avait ce truc qu'on appelait la Nouvelle chanson française. C'était il y a un siècle en temps musical. Et plusieurs vagues de nouvelle chanson française sont passées dessus, sans parfois rien apporter de nouveau. Et puis il y a des types comme Feu ! Chatterton et Radio Elvis qui ont compris qu'on pouvait encore faire autrement de la chanson sans en faire, plus française que française dans son ambition littéraire mais moins française que jamais dans sa manière de la présenter et qui vous chope immédiatement à la gorge. Au cas ou quelqu'un se poserait la question, le rock français, s'il existe, c'est ça, pas la reformation d'anciens abonnés à France Telecom qui sont à ces groupes ce que la carte téléphonique est à Skype.

Au Théâtre antique de Fourvière le mercredi 29 juin

Tiken Jah Fakoly

L'on connaît par cœur les riddims de Tiken Jah Fakoly, d'autant plus que son dernier opus est un hommage aux plus grands titres du reggae l'ayant bercé dans son adolescence : belle idée de le convier pour l'ouverture du festival Île Utopie où  il sera en belle compagnie (The Herbaliser, Guts, Vaudou Game...).

Au festival Île Utopie le jeudi 30 juin


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