Kumbia Boruka fait chalouper les Chartreux

Après un bel été et avec un mini album en poche, Kumbia Boruka clôture cette semaine les Jeudis des Musiques du Monde.
 


Si Lyon a pris un tram' de retard dans la vague nu-cumbia qui déferle depuis quelques années dans les clubs et festivals (Dengue Dengue Dengue, le génial label de Buenos Aires ZZK, El Hijo de la Cumbia, Bomba Estereo...), avec le Mexicain Hernán Cortés ce rythme sud-américain calorifère a fini par se trouver ici un ambassadeur prêt à relever le défi. Avec un certain succès, ces dernières semaines : un mini album est sorti avant l'été et les quelques dates en festivals qui ont suivi (le Montreux Jazz Festival, la clôture des Nuits de Fourvière) entérinent l'idée que cette musique aussi chaloupée qu'elle peut être psyché prend place dans le paysage local. Illustration ce jeudi avec cette date au Jardin des Chartreux, encore une fois en clôture d'un festival : les Jeudis des Musiques du Monde.

Cette percée ne doit rien au hasard : déjà, par la personnalité et le parcours du leader de la bande, l'accordéoniste Hernán Cortés, venu de Monterrey où la scène cumbia est vivace. Là-bas, aux percussions, il a fait ses armes au sein d'orchestres reconnus, à commencer par celui de Celso Piña (invité sur le titre El Porro Mangangueleno) qui l'a emmené en tournée autour de la planète. Installé désormais à Lyon, il a embarqué dans son aventure le chanteur Bob Sikou pour allier répertoire personnel et quelques reprises des classiques du genre.

Surtout, ces duettistes ont su s'allier avec la fine fleur de la sono mondiale made in Lyon : aux manettes en studio, l'incontournable Bruno "Patchworks" a apporté sa patte indispensable pour faire de Kumbia Boruka un projet ambitieux. Enfin, le DJ et activiste James Stewart, trempé jusqu'aux os dans la marmite des grooves tropicaux, s'illustre aux congas tout en imprégnant le groupe de sa science des dancefloors.

Si l'accordéon domine logiquement les débats, un autre élément s'illustre chez Kumbia Boruka : la guitare virtuose d'Andres Segura, évoquant la version péruvienne de la cumbia (même si lui est Colombien), la fameuse chicha nourrie à l'ayahuasca, étirant ses solis vers les limbes psychédéliques pour un bel été indien.

Kumbia Boruka + Nilamayé
Au Jardin des Chartreux dans le cadre des Jeudis des Musiques du Monde le jeudi 1er septembre à 20h

 


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