Toril


Pour sauver son maraîcher de père de la banqueroute, un petit planteur de cannabis se sert du hangar familial pour écouler, durant un temps qu'il imagine bref, d'énormes quantités de stupéfiants pour le compte du parrain local. Or ce dernier, convaincu par la couverture, ne voit pas l'intérêt de s'en priver ; il menace de jeter dans son toril ceux qui contrecarreraient ses plans.

En cette rentrée, les gros bovins semblent se complaire dans la fréquentation des marginaux. Mais si dans Rodéo (sorti le 7 septembre), ils permettaient à des vachers de subsister, ils servent ici de supplétifs à un caïd — à front de taureau, forcément — appréciant leur brutalité meurtrière. En fait, c'est leur puissance allégorique, peckinpahesque pourrait-on dire, qui fascine Laurent Teyssier ; leur potentiel de destruction massive annonçant un finale façon puzzle.

Même si Vincent Rottiers lègue toute sa fièvre à ce fils pris dans l'engrenage, Toril reste un peu court sur pattes. Il y a bien une tentative de sauvagerie, mais pas cette bestialité qui avait fait de Bullhead (2011) un polar animal tellement au-dessus du lot ruminant.

Toril de Laurent Teyssier (Fr, avertissement, 1h23) avec Vincent Rottiers, Bernard Blancan, Tim Seyfi…


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"Where to invade next" : Michael Moore en plein coup de pompe