Et Cronenberg fit le bzzzzz


C'est l'une des nouveautés de la rentrée dans les CNP-Cinémas Lumière (on ne sait plus comment les appeler) : le retour des projections du samedi minuit aux Terreaux. Désormais baptisées “Séances Midnight Movies” — même si elles sont programmées à 22h30 —, elles n'affichent certes plus systématiquement le merveilleux Graphique de Boscop mais un long-métrage différent chaque semaine, prélevé dans le vaste corpus du cinéma horrifique, assorti comme il se doit d'une petite introduction.

Le film sélectionné ce 5 novembre, La Mouche (1987), semble faire écho au carnaval sucré et horrifique qui vient tout juste de s'achever. David Cronenberg y offre en effet à son interprète Jeff Goldblum de splendides métamorphoses, grâce à des postiches bien gluants de diptère mutant amoureusement fignolés par Chris Walas — dûment récompensé par un Oscar du maquillage. Remake éloigné de la première adaptation d'une nouvelle de George Langelaan, La Mouche noire (1958), ce film contient en outre toutes les obsessions du cinéaste canadien : fascination pour les pulsions primitives, scientifique fantasmant l'eugénisme, hybridation du corps humain, voyeurisme, inclination potache pour le gore (conduisant à une interdiction aux moins de 12 ans)…

Conte de fée à l'envers, où la princesse commence avec son prince charmant et achève l'histoire avec un crapaud verruqueux, La Mouche est aussi une mise en garde à l'attention des apprentis-sorciers, trop excités à faire avancer le progrès à marche forcée qu'ils en oublient le principe de précaution, le recul nécessaire comme les règles de base d'une méthodologie correcte. Toi, le jeune étudiant en sciences, viens donc prendre une leçon de rigueur. Ainsi qu'un peu de suc digestif de Brundle-Mouche dans la face.

Au CNP Terreaux le samedi 5 novembre à 22h30


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