La marionnette sur tous les fronts

À Gadagne, au TNG, au Théâtre de Guignol, la marionnette est partout à Lyon. Revue de détail avec des projets aboutis ou en cours.


Depuis que la compagnie des Zonzons avait annoncé son départ du théâtre de Guignol, faute de proposition suffisamment solide de leur point de vue en provenance de la mairie, le devenir de cette salle était en suspens. Et surtout Georges Képénékian, 1er adjoint du maire de Lyon, en charge de la culture, se devait de faire contre-feu. C'est fait depuis ce mardi 14 mars où il a souhaité donner « un second souffle » à la marionnette.

Rien de bien nouveau in fine sinon la réaffirmation que le TNG (qui présente beaucoup de spectacles avec des marionnettes "modernes") et le musée Gadagne allaient travailler en bonne intelligence, sans moyens supplémentaires dédiés.

Ainsi, le musée Gadagne soigne ses collections. Outre le fait qu'il expose l'histoire de la ville de Lyon, il accueille ce qui fut de 1950 jusqu'aux travaux de 1999-2009 le Musée international de la marionnette, devenu le Musée des marionnettes du monde il y a huit ans et qui, dès le 7 avril, sera le Musée des arts de la marionnettes.

Ce changement d'appellation n'est pas anodin. À l'occasion de la réouverture de trois salles (les six autres verront un nouveau jour en avril 2019), il est question pour Xavier de la Selle, le directeur, d'évoquer le spectacle « car ce musée détient, outre les personnages, des pièces de décor, de répertoire. Le sujet n'est pas juste une collection d'objets, mais nous nous intéressons au spectacle vivant même si c'est contradictoire avec la notion même de musée. »

Ces trois premières salles seront un moyen de découvrir ce qu'est la marionnette, comment elle prend vie.

Ce volet-ci est assuré par le TNG depuis fort longtemps avec la présence tout au long de la saison d'artistes aussi essentiels que Phia Ménard (et son travail sur le vent notamment, où les marionnettes ne sont faites que de sacs plastiques : L'Après-midi d'un foehn et Vortex). Émilie Flacher et sa très douce Clairière ou Johanny Bert sont aussi à l'affiche cette saison, avant la venue de l'autre directeur d'un CDN jeune public en France (entièrement consacré au théâtre d'objets), Renaud Herbin, de Strasbourg, avec Wax très prochainement.

Joris Mathieu, à la tête du TNG et Xavier de la Selle ont annoncé de concert la possible désignation d'une compagnie de marionnettes qui travaillerait avec leurs deux lieux. Mais aucune date, aucun nom, aucun budget n'a été avancé.

Si le message global – Lyon n'abandonne pas la marionnette, que ce soit Guignol ou d'autres – est bien passé, c'est pour l'instant à la compagnie MA menée par Emma Utgès (ancien membre des Zonzons) de faire vivre avec irrévérence la figure des gones. En effet, depuis février elle propose avec ses acolytes une programmation de spectacles qui devrait s'étaler tout au long de l'année ; et deux soirées pré-électorales, les Parsidentielles, les 22 avril et 6 mai. Pour gérer ce théâtre dans des locaux enfin réhabilités au cœur du palais de Bondy, un appel à projets sera lancé dans quelques mois, auquel les membres de MA pourront bien sûr répondre.

Parce que Lyon a inventé Guignol et en a fait un élément de son offre touristique et parce que le ministère de la Culture a annoncé début février la création d'un label national de la marionnette, celle-ci a encore de beaux jours devant elle et c'est heureux. Reste à concrétiser, préciser et stabiliser toutes ces démarches.


<< article précédent
Metallica à Lyon en septembre