Fait maison

Focus sur les créations ou reprises concoctées par les directeurs et directrices des théâtres de la métropole, de Claudia Stavisky à Louise Vignaud.


Si Joris Mathieu passe son tour après des années foisonnantes (reprise de son très dark Frères sorcières et tournée d'Artefact et Hikikomori, souvent à l'étranger), c'est Christian Schiaretti qui sera le directeur de structure le plus prolifique. Initialement en poste jusqu'au 31 décembre 2019, il sera finira en fait son contrat fin de saion 2019-20 et coordonnera bien le centenaire du TNP en 2020. Dans les prochains mois, il sera omniprésent : outre la reprise de La Leçon (mai) et la création de La Voix humaine avec la magnétique Sylvia Bergé-de-la-Comédie-Française (octobre), il s'attelle à deux mastodontes : Victor ou les enfants au pouvoir de Roger Vitrac (mars), fable cruelle dont Antonin Artaud fut le premier "montreur" et L'Échange de Paul Claudel (décembre). Au vu de l'explication de texte qu'en a faite Schiaretti lui-même lors des Langagières (festival réitéré en mai), il est sûr que sa lecture en sera acérée, infiniment réfléchie tant la diction et les césures qu'il en a alors proposées étaient soupesées « Il faut respecter le vers claudelien dans sa typographie. C'est une partition, à l'acteur d'être aussi précis qu'un musicien » disait-il. Reste à voir l'appréhension de l'espace.

Julie Gayet de retour

Aux Célestins, après sa-pièce-avec-Julie-Gayet (Rabbit hole, repris en novembre), Claudia Stavisky s'attaque, avec une jeune troupe, à son premier classique français versifié, La Place royale de Corneille (mai). Côté Croix-Rousse, Jean Lacornerie reprend son Opéra de quat'sous et un Roméo et Juliette avec les chanteurs du studio de l'Opéra. Mais surtout il poursuit son exploration américaine avec Harriet, figure de la lutte contre l'esclavage qui selon Barack Obama aurait dû être sur les billets de 20$ si Trump n'avait pas stoppé net ce processus. À la voix, il collabore à nouveau avec la soprano Claron McFadden déjà vue dans Calamity Billy l'an dernier aux côtés de Bertrand Belin. Enfin Louise Vignaud reprend ce délicat et réussi Quai de Ouistreham et, dans son théâtre des Clochards célestes, signera aussi Agatha de Marguerite Duras (mars).


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