Vincent Segal fait salon

En ouverture classieuse des Salons de musique proposés par les Nuits de Fourvière, le maître violoncelliste Vincent Segal et le label No Format unissent leurs talents à l'Odéon pour célébrer leur conception de la musique pas comme les autres, friande de rencontres et d'épure.


D'une pierre deux coups, d'un concert deux rêves, c'est ce que réalisent cette année les Nuits de Fourvière en inauguration de ces Salons de musique, qui du 23 juin au 11 juillet offriront comme un genre de programmation parallèle au festival, entre l'Odéon, la Salle Molière et l'Opéra de Lyon. D'abord, il s'agissait d'exaucer le désir du violoncelliste protée Vincent Segal (révélé avec Bumcello et capable d'accompagner Enrico Macias et Susheela Raman, M et Mayra Andrade, Blackalicious et Agnès Jaoui) de proposer un autre genre de performance que celles régulièrement livrées par lui entre les marches des deux théâtres antiques, autour de quelques amis musiciens échangistes et sans amplification.

Un salon de musique en somme. Ensuite, pourquoi pas en profiter pour fêter ainsi en grande pompe mais en toute modestie, les quinze ans du label No Format, fondé en 2004 par Laurent Bizot, défenseur des musiques singulières, immatures, métissées et improvisées, qui accueillit les premiers pas en piano solo de Gonzales, le rappeur Rocé ou encore les chanteuses Mélissa Laveaux, Mamani Keita et Oumou Sangaré. Un label dont Vincent Segal est un pensionnaire régulier.

Piers et Ballaké

Le deal était entendu, c'est ce dernier qui aurait la charge de la chose. Pour l'épauler, des amis, bien entendu mais surtout des protégés de No Format. A commencer par deux des intimes musicaux de Segal, ses deux frères en musique : l'Anglo-Italien Piers Faccini avec lequel il livra le délicat Songs of Lost Time et l'immense koriste malien Ballaké Sissoko qui officialisa avec Segal les noces sublimes de la kora et du violoncelle sur Chamber Music et Musique de Nuit, deux irrésistibles lunes de miel. Pour compléter le tableau le musicien et chanteur camerounais Blick Bassy, Gérald Toto, grand explorateur de folk et de jazz, deux figures de No Format.

Ainsi que les musiciens Vincent Peirani (accordéon), Émile Parisien (saxophone) et Lucie Antunes (percussions). Autant d'âmes vagabondes à même d'incarner cette idée de la musique partagée par Segal et No Format : celle d'un lieu d'échange, intimiste mais universel et transfrontière. Et un avant-goût parfait pour synthétiser l'essence de ce que seront, une quinzaine de jours durant, ces Salons de musique, d'hommages à Leonard Cohen et Moondog en célébration de l'accordéon, de Mélissa Laveaux à Vinicio Capossela : une parenthèse d'exigence, de partage et de simplicité.

Le Salon de musique de Vincent Segal
À l'Odéon de Fourvière le dimanche 23 juin


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