Un nouveau jour

Pour leur première rentrée en tant que directeur et directrice à la tête du Théâtre du Point du Jour, Angélique Clairand et Éric Massé s'associent à de jeunes collectifs qui ont le vent en poupe et proposent des entrées très diverses au théâtre (expositions, projets participatifs, immersifs et itinérants).


Une photo d'un rassemblement spontané dans le parc de Gezi d'Istanbul prise en 2013 par Leonora Baumann, membre du collectif Item, orne la plaquette de cet An 1 du Point du Jour nouvelle ère. Ce cliché en dit long sur la volonté du duo élu de tisser des liens avec le territoire (Item est installé à Lyon), de regarder et considérer ceux qui luttent contre l'oppression (Gezi jouxte la place Taksim) et de s'ouvrir à d'autres arts.

Deux fois par saison un journaliste, un photojournaliste, un metteur en scène et un interprète s'empareront d'un sujet d'actualité pendant une semaine. Ce Grand ReporTERRE aura pour thème la radicalisation politique en 2019-20. Par ailleurs, une expérience sensorielle et sonore, Fugueuses (en mai) par une jeune autrice tout juste sortie de l'ENSATT, Judith Bordas, se basera sur une collecte de témoignages des habitants du 5e arrondissement. De nombreux spectacles seront en langue des signes et d'autres nomades, en balade dans les quartiers de l'arrondissement.

Passer la 5e

Celui qui ouvre la saison sera en appartements : Elle et lui d'Étienne Gaudillère, une histoire d'amour à travers des phrases de cinéma. Après avoir tout juste créé Cannes trente-neuf / quatre-vingt-dix à Sète (à Villefranche les 2 et 3 octobre), le metteur en scène, présentera Pale Blue dot (en mai) sur l'affaire Wikileaks passé par le In d'Avignon 2018. Sa compagnie est associée pour trois ans au théâtre tout comme le collectif Marthe, monté par quatre actrices issues de la Comédie de Saint-Étienne comme Angélique Clairand et Éric Massé. Elles joueront leur deuxième création, Tiens ta garde, suite du Monde renversé d'après la pensée d'Elsa Dorlin.

Parmi les invités de passage dans ce théâtre dont les gradins – 300 places – ont été changés cet été et l'accueil refait (et re-doté d'un bar) : Stanislas Nordey qui adapte John (février) de Wajdi Mouawad, Richard Brunel qui a transposé sur scène Nina Bouraoui (Otages, en novembre) et des internationaux dont l'Hispano-Suisse Oscar Gomez Mata qui se joue du scénario de Lars von Trier, Le Direktør (décembre). Alléchant.

Éric Massé et Angélique Clairand présentent deux spectacles de leur cru, décevants à leur création : Mujer Vertical (retravaillé depuis 2017) et l'hommage à leur terre paysanne, De l'Eve à l'eau (en novembre).


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