La cuisine de rue s'empare des Subsistances

80 chefs, dont le meilleur du monde, qui font de la bouffe à emporter. Et des concerts, du street art, des barbecues et des cocktails : revoici, ce week-end, le Lyon Street Food Festival.


Les Lyonnais ont découvert qu'ils aimaient la cuisine de rue. Celle que l'on trouve partout dans le monde, sauf en France, et que l'on nomme donc systématiquement en anglais. Manger en marchant n'étant pas une évidence française, on cantonne ici la street food dans des lieux ou des temps donnés. Comme ces food courts fleurissant un peu partoutOù l'on rassemble des stands ou des trucks, fabriquant de la nourriture en live, servie dans de la vaisselle jetable sur de grandes tables communes. Ainsi, H7, le nouvel incubateur de start-ups de Confluence, dispose-t-il d'une cantine d'entreprise ? Non, un food court. Il s'appelle Heat, il est « open » et plein de « heat boys and girls » opérant dans des containers colorés. Au centre commercial de la Part-Dieu on a ouvert un point de restauration éphémère, il s'agit d'un food market (c'est pareil). Dans un autre genre la Tour Rose, institution chic du Vieux Lyon, a confié aux excellents responsables des Apothicaires la conception d'une... food traboule (idem). Et enfin, où donc les Lyonnais vont-ils se presser ce week-end ? À l'incontournable Lyon Street Food Festival : cinquante stands de cuisine de rue, sucrée, salée, fumée voire alcoolisée, au sein des Subsistances.

On espère moins d'attente

En 2016, dès le premier jour de la première édition, l'événement avait été submergé : 2000 convives en deux heures, une queue à n'en plus finir sur le quai Saint-Vincent et des stands aussitôt dévalisés. Pour répondre à ce succès, le festival s'est élargi, encore et encore : deux fois plus de cuistots l'année suivante, et deux fois plus l'année dernière. Et 25 000 visiteurs, malgré les critiques récurrentes concernant les tarifs et les temps d'attente. Cette année, les organisateurs promettent de régler les problèmes causés par la surfréquentation : les tickets d'entrée et les paiements sur le site seront dématérialisés, les cuistots auront plus de personnel, enfin une mise au point avec les chefs garantira des portions conséquentes et égales pour tout le monde.

Mauro Colagreco en guest star

Dans la prog', outre les Lyonnais à la mode (Sapnà, La Mutinerie, ou notre chouchou de la rentrée Cocotte), on croise quelques stars de la bouffe française. Notamment, le double étoilé Serge Vieira, qui cuisinera les bourriols et truffades de son Cantal. Aussi Romain Meder, le chef du Plaza Athénée, où Alain Ducasse développe son concept de « naturalité ». Et surtout, Mauro Colagreco, dont l'établissement de Menton vient d'être nommé meilleur restaurant du monde, et qui concoctera, scoop !, un velouté de courge, ravioli de scamorza fumé et mélange de graines torréfiées. Si l'on veut s'évader plus loin que la Riviera, il faudra voir du côté de Hong Kong, Madrid, Kobe et de Finlande, les destinations invitées. Et si l'on ne souhaite pas seulement se goinfrer ? On nous promet des ateliers barbecue, des cours de cuisine de l'Institut Bocuse ou des animations comme le « show culinaire endiablé » de Clément Bidard et son copain Youtubeur Morgan VS. On mangera bien sûr en musique, avec notamment vendredi Arnaud Rebotini et le lendemain soir Voyou. Il y aura même du street art, pas sans lien avec la nourriture, puisque Lor-K animera un workshop pour confectionner une tarte au citron à partir de matelas trouvés dans la rue.

Lyon Street Food Festival
Aux Subsistances du jeudi 12 au dimanche 15 septembre


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