Les expositions de ce début d'année nous emmèneront en bord de plage avec Picasso, parmi différentes formes de contre-cultures futuristes avec Fabien Giraud et Raphaël Siboni, ou s'attarderont sur les figures moins connues d'Edi Dubien, Oumar Ly ou Claire Vaudey : visite guidée.
Avec une bonne édition de la Biennale d'Art Contemporain et une passionnante exposition consacrée au drapé (au Musée des Beaux-Arts jusqu'au 8 mars), la saison a commencé sur les chapeaux de roue ! Et l'année 2020 s'annonce sous de très bons augures, avec pour premier grand rendez-vous une exposition autour du thème des baigneuses chez Picasso (au Musée des Beaux-Arts du 18 mars au 13 juillet), avec pour point d'accroche la si étrange et si touchante Femme assise sur la place (1937) que détient le musée depuis le legs Delubac en 1997.
De l'autre côté du spectre artistique, on attend aussi beaucoup des deux larrons quadragénaires de l'art contemporain français, Fabien Giraud et Raphaël Siboni qui occuperont tous les espaces de l'Institut d'Art Contemporain (du 21 février au 3 mai) avec un important dispositif artistique, rassemblant sculptures, vidéos et performances, pour envisager les futurs possibles de notre société. Les deux artistes travaillent régulièrement ensemble sur des projets à quatre mains, tout en développant en parallèle leur œuvre personnelle, en s'inspirant de toutes sortes de nouvelles pratiques communautaires et de cultures underground ou décalées.
Fermé pendant tout un semestre pour des travaux de remise aux normes techniques, le Musée d'Art Contemporain organisera des événements hors les murs, dont la première exposition monographique consacrée à Edi Dubien (à l'Orangerie du Parc de la Tête d'Or du 29 avril au 16 août). Peu connu, cet artiste d'une cinquantaine d'années développe une œuvre, dessinée et sculpturale, qui se joue des limites de l'identité humaine : entre enfance et adolescence, entre masculin et féminin, entre homme et animal ou végétal... Une exposition qui pourra être couplée avec celle du Musée Paul Dini à Villefranche-sur-Saône (du 28 mars au 21 septembre) au thème proche, explorant les liens entre nature et figure, du 19e siècle à aujourd'hui, d'Antoine Chintreuil à Jérémy Liron ou Marc Desgrandchamps...
D'autres entrecroisements hybrides feront événement aussi en 2020 à travers plusieurs grands festivals : entre art et monde urbain avec la seconde édition de Peinture Fraîche (à partir du 30 avril à la Halle Debourg), entre art et technologies numériques avec le huitième Mirage Festival (du 11 au 15 mars aux Subsistances), ou entre art et musiques contemporaines avec la Biennale des Musiques Exploratoires (du 13 mars au 4 avril) avec des expositions prévues à la BF15 et à la Mapraa.
Du côté des galeries, l'année débutera avec plusieurs expositions collectives thématiques : le souffle (créateur, vital...) emportera une quinzaine d'artistes (Julien Guinand, Clément Montolio, Frédéric Khodja, Gilles Verneret...) à la galerie Françoise Besson (du 30 janvier au 28 mars) ; tandis que quatre photographes globe-trotters (Thomas Chable, Serge Clément, Jacques Damez et Bernard Plossu) ramèneront de leurs errances des images au Réverbère (à partir du 6 février). Photo toujours, la galerie Regard Sud promet une belle rétrospective consacrée au photographe sénégalais Oumar Ly (1943-2016) qui a suivi pendant toute sa carrière l'évolution des mœurs et des modes de vie de son pays, depuis sa région natale de Podor.
Sur une note un peu plus triste, la galerie Anne-Marie et Roland Pallade mettra fin à son activité fin juin 2020, mais annonce d'ici là une belle exposition consacrée à la jeune peintre d'origine lyonnaise Claire Vaudey (du 23 janvier au 7 mars). Composés de volumes simples et de nombreux drapés, ses intérieurs aux couleurs osées (parfois même fluorescentes) nous entraînent dans de véritables paysages exubérants.