Dix expositions à voir d'ici l'été

Notre sélection de dix événements dans les musées et les galeries de Lyon. On y croisera quelques figures connues (William Klein, Andy Warhol, Valère Novarina…) et surtout un grand nombre d'artistes français et internationaux méconnus à découvrir.


Klein d'œil

Fêtant ses quarante ans, la galerie photo Le Réverbère prolonge sa très belle exposition collective actuelle (jusqu'au 29 janvier) où l'on peut voir ou revoir des images de tous les photographes de la galerie (Denis Roche, Bernard Plossu, Arièle Bonzon, Géraldine Lay…). Ensuite, au printemps, la galerie annonce une exposition très attendue consacrée au grand William Klein qui fêtera quant à lui ses… 96 ans ! L'exposition réunira une centaine d'images de Klein, balayant tous les aspects de son œuvre, de la street photography choc de ses débuts aux "contacts peints", œuvres plus plastiques.

Klein + L'Atelier
À la Galerie Le Réverbère du 12 mars au 30 juillet


ELYX et Warhol

Pionnier de l'art numérique en France, Yacine Aït Kaci a réalisé de nombreuses œuvres et installations immersives, floutant les frontières entre le réel et le virtuel. En 2011, son personnage ELYX (un petit bonhomme tout simple au large sourire) se fait connaître sur les réseaux sociaux, puis devient carrément la mascotte de l'ONU et de la COP21. À la galerie 1111, l'artiste fera dialoguer des portraits d'ELYX avec des œuvres d'Andy Warhol, pape du pop art et artiste très influent pour l'art numérique.

Yacine Aït Kaci, Elyx x Andy Warhol
Au 1111 du 13 janvier au 11 mars


Novarina des mots aux images

Parallèlement à l'une de ses pièces représentée au TNP (Le Jeu des ombres, mise en scène par Jean Bellorini), Valère Novarina exposera des œuvres plastiques (estampes, acryliques…) à l'URDLA. Les aficionados du dramaturge connaissent cette partie de son travail à travers les mises en scène de Novarina utilisant souvent ses propres toiles, mais son œuvre plastique va bien au-delà et n'est que très rarement exposée. Celui qui plonge depuis des décennies dans la pâte des mots qui constitue selon lui chaque être humain, plonge aussi dans la pâte de la peinture et du dessin !

Valère Novarina, L'inquiétude rythmique
À l'URDLA du 12 janvier au 12 mars


Couleurs vs pouvoirs

Le Musée d'Art Contemporain ouvre ses cimaises à deux artistes qui ont pour points communs un certain engagement politique et une palette de couleurs choc ! La sud-africaine Mary Sibande déploiera sur tout un étage une vaste installation sculpturale et sonore, d'une grande puissance visuelle, dénonçant les inégalités et les violences encore en cours dans son pays. Le peintre tunisien Thameur Mejri exposera, lui, plusieurs toiles à la palette vive, déconstruisant les normes humanistes de représentation du sujet, en démultipliant et faisant éclater les corps, les objets, les symboles… En parallèle à ces deux expositions, le MAC présentera une installation de l'artiste coréenne Kin Sooja appartenant à ses collections et un dialogue de l'artiste David Posth-Kohler avec des vidéos de Bruce Nauman.

Mary Sibande et Thameur Mejri
Au Musée d'Art Contemporain du 11 février au 10 juillet


De Poitevin à Poussin

Au Musée des Beaux-Arts, l'exposition collective consacrée aux vanités d'hier et d'aujourd'hui est toujours visible jusqu'au 7 mai. À la fin de son parcours, on peut notamment découvrir une belle et puissante photographie d'Éric Poitevin. À partir du mois d'avril, le musée offre au photographe une carte blanche pour faire dialoguer ses images avec des œuvres du musée, et réaliser sur place de nouvelles images. Il faudra ensuite attendre novembre 2022 pour une prochaine grande exposition au musée, explorant les liens de l'œuvre de Nicolas Poussin avec l'amour !

Carte blanche à Éric Poitevin d'avril à août 2022
Poussin et l'amour de novembre 2022 à mars 2023
Au Musée des Beaux-arts de Lyon


Du Japon vers la Pologne et la Grèce

Au centre photo Le Bleu du Ciel, l'exposition de l'artiste lyonnais Julien Guinand (fruit de plusieurs séjours au Japon) se poursuit jusqu'au 22 janvier. Par la suite, deux expositions parallèles sont annoncées… Pierre Vallet avec un beau travail noir et blanc sur la Pologne et ses déambulations diurnes et nocturnes dans ce pays. Le photographe Philippe Bazin et la philosophe Christiane Vollaire avec un travail documentaire, entre mots et images, sur les solidarités en Grèce, entre 2017 et 2020.

Pierre Vallet, Polonaises
Philippe Bazin & Christiane Vollaire, À l'épreuve des solidarités, Grèce 2017-2020
Au Bleu du ciel du 4 février au 19 mars 2022


Tours et détours de la magie

Parallèlement à sa très belle exposition consacrée aux Sioux (jusqu'au 28 août), le Musée des Confluences se penchera sur… la magie ! Un thème qui fait naître en chacun de nous toute une profusion d'images et de fantasmagories et que le musée tentera d'étudier comme un fait social attenant à chaque société, les plus anciennes comme les plus contemporaines. Le visiteur sera invité à parcourir une sorte de forêt pour découvrir quelque 450 objets et documents, et combien la magie cherche toujours à détourner la réalité des choses pour leur donner des significations nouvelles… et pas si délirantes que cela !

Magique
Au Musée des Confluences du 15 avril au 5 mars 2023


L'artisanat et l'art contemporain

Drôle d'exposition à la Fondation Bullukian qui confronte des céramiques artisanales de l'atelier Gumri (maison de céramistes arméniens depuis le XVIe siècle) aux œuvres d'art contemporain de Natacha Lesueur et du duo artistique Bachelot & Caron. Natacha Lesueur est une photographe et plasticienne qui interroge l'identité et ses normes à travers d'étranges images où l'humain s'hybride à des matériaux inattendus (la nourriture notamment). Bachelot & Caron réalisent, quant à eux, des installations ou des sculptures, oscillant entre le fantastique et le grotesque.

Natacha Lesueur, Bachelot & Caron, Céramiques de Gumri, Par-delà le vernis
À la Fondation Bullukian jusqu'au 29 janvier


Les différents visages du CHRD

Pour son trentième anniversaire, le Centre d'Histoire de la Résistance et de la Déportation a choisi de faire un pied de nez à notre actualité masquée et, plus sérieusement, de s'interroger sur ses propres collections à travers le thème du visage. Ici nulle thématique historique précise comme à l'accoutumée, mais la présentation d'une centaine d'œuvres (objets, affiches, dessins, photographies…) qui représentent des visages, visages de souffrance autant que visages de joie ou de résistance, visages du pouvoir ou visages de la vie quotidienne pendant la guerre.

Visages, portrait des collections du CHRD
Au CHRD du 27 janvier au 18 septembre


Regard Sud vers l'est

Maître calligraphe mondialement reconnu, Shingai Tanaka (1942-2007) vivait entre Kyoto, Lyon et l'Italie. Il avait exposé plusieurs fois déjà à la galerie Regard Sud et avait noué avec elle des liens privilégiés. Cette fois-ci, la galerie présente un aspect méconnu de son œuvre : des toiles abstraites inspirées à la fois de la calligraphie et de l'expressionnisme abstrait américain (Pollock, Rothko…).

Shingai Tanaka, Peinture, calligraphie contemporaine
À la Galerie Regard Sud du 10 février au 25 mars


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