Près des Universités, Magma et Siprès

Les bonnes nouvelles de cette fin d'été sont dans le 7e arrondissement et tournées vers le sud : d'abord un coffee-shop et, pas loin, un néo-bistrot. 


Un jeudi, par quarante deux degrés et demi, on espérait qu'il se termine bientôt cet été. Et en même temps non : on l'a attendu toute l'année, mais alors qu'il se manifeste autrement que sous la forme d'une étuve. On veut juste la paresse, les boules de glace, les odeurs du sud. Et c'est ce qu'on vient chercher ici, sous les plafonniers-ventilos de Magma. Avec la bouche pleine d'un maritozzo, cette brioche italienne (de chez Mado), farcie de crème fouettée ou, mieux encore, glacée, à la pistache, ou à la fleur d'oranger (de chez Joséphine). C'est le genre de délice que l'on avale dans ce tout nouveau coffee shop, quartier Chevreul, jouxtant l'ancien Café Nova. Un rez-de-chaussée des années 50, rafraichi (double salle, double entrée voutée, l'une meublée d'un comptoir, l'autre de tables rondes en multiplis et banquettes béton) par un couple de reconvertis (Bérénice Talarmin, Andréa Rossignol) qui a arpenté les Pentes, avant de jeter son dévolu sur ce coin de la Guill', pas n'importe lequel : où ça frétille côté cuisine. 

Magma offre ce mélange de branchitude et de désinvolture (bibelots chinés et inutiles des 60's, revues inconnues, lunettes démesurées, sur le trottoir des tabourets de jardin) qu'on jurerait trop "chill" pour être lyonnais - on se croirait en vérité à Marseille. La Méditerranée est d'ailleurs une source d'inspiration : d'un côté les grains d'arabica viennent de Deep, un fameux torréfacteur anglo-saxon officiant près du Vieux Port ; de l'autre les recettes parlent latin. On a parlé du maritozzo, on aurait pu évoquer le migliaccio, un genre de cheesecake napolitain à la ricotta et aux agrumes, ou l'affogatto, avec une glace safran-eau de rose renversée dans l'espresso. Côté salé, il y a eu le caviar d'aubergine, pour une brioche à la nigelle, ou encore le pan bagnat (du thon, des œufs durs, des poivrons, des tomates, des olives mais dans un pain… pita), c'était simple, c'était le début, on attend encore mieux, il y aura bientôt plus de choix, les produits sont déjà là (olives grecques, thon tunisien, burrata des Pouilles). 

Méditerranée

Dans ce coin de Guill' dont on parlait, un autre nouveau lieu titille les papilles. C'est un resto, un vrai cette fois, c'est à deux pas de Magma, et il s'appelle Siprès. L'endroit est plus sage mais les assiettes dépotent. Autant salées (par Alexis Trimbour, passé par le Grand Véfour) que sucrées (par Alexis Hostiguian, un ancien de chez Bouillet). On y avait expédié en début d'été d'abord une entrée faite de quartiers de betterave (bientôt on ne mangera plus que ça, à ce moment-là ça détonnait) sur de la stracciatella (la mozza coulante, pas la glace) avec une poignée de noix puis un risotto d'épeautre, courgettes mandolinées sous une superbe compotée de tomates, parsemée de sarrasin grillé et, enfin, un épatant dessert de tubes de rhubarbe placé en parallèle de tiges de meringue, surmontées d'un sorbet aux herbes. Depuis, l'endroit est en train de devenir un incontournable. Et de faire de ces bouts de rues, entre Chevreul, et Université, un passage obligé de la rentrée.  

Magma, 101 rue Bechevelin, Lyon 7e. De 8h30 (9h le samedi) à 17h30. Fermé le lundi. 
Café filtre 3, 50€. Sandwich 8, 5€.
Siprès, 2 place du Prado, Lyon 7e. Midi et soir. Fermé le w-e et le lundi soir. 
Déjeuner 25€, dîner 35€.


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