Le conte est bon


C'est l'histoire d'une mère qui, avant de mourir, demande à sa fille de ne jamais oublier de penser à elle, sinon elle mourra une deuxième fois. Du moins c'est ce qu'a compris sa fille, bien décidée alors à respecter sa promesse. C'est surtout l'histoire d'un inoubliable spectacle jeune public (dès 10 ans) que l'on doit à Joël Pommerat, immense metteur en scène et auteur (il se dit « écrivain de spectacles ») qui déploie depuis plus de trente ans un théâtre de l'étrange comme on le racontait dans un long format biographique disponible sur notre site.

Après Le Petit Chaperon rouge (2004) et Pinocchio (2008), l'homme qui remplit les théâtres avec ses créations à succès d'une grande intelligence (Contes et légendes, Ça ira, La Réunification des deux Corées, Ma chambre froide…) s'est, en 2011, à nouveau adressé aux jeunes spectateurs, toujours avec la même exigence que lorsqu'il parle à un public adulte. Au cœur d'une scénographie tirée au cordeau, sa version modernisée de Cendrillon, le fameux conte tissé notamment par Charles Perrault, garde le schéma de départ (un veuf, une belle-mère tyrannique, des belles-filles odieuses, un bal…) pour mieux jouer avec – l'humour est très présent. Jusqu'à une fin bouleversante, loin de l'image d'Épinal du prince salvateur associée aux contes. Chef-d'œuvre à voir qu'importe notre âge.

Cendrillon
Aux Célestins du mercredi 10 au dimanche 21 janvier


<< article précédent
The Sound of Movies