"Maison Mère" de Phia Ménard : tout est chaos


Après le spectacle en carton joyeux des clownesques Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan (Les Gros patinent bien, pendant les fêtes aux Célestins), le spectacle en carton inquiet de la performeuse et circassienne Phia Ménard. Maison Mère, première pierre d'une trilogie baptisée « Contes immoraux », est un véritable choc visuel aux entournures arides qui, plutôt qu'à la Maison de la danse, pourrait être donné dans le hall d'un musée d'art contemporain. Il a d'ailleurs été créé en 2017 à la Documenta de Cassel (Allemagne), immense rendez-vous de l'art contemporain mondial, lors d'une édition dédoublée jusqu'à Athènes. D'où la direction (que l'on ne racontera pas) que prend le travail de Phia Ménard au fil de la représentation.

Objet sans parole mais riche en sons et en images ouvrant de nombreuses portes (sur l'Europe, les migrants, le dérèglement climatique…), Maison Mère et sa guerrière bâtisseuse punk captivent autant qu'ils questionnent. Ça pourrait être de l'esbroufe vaine produite par une artiste confortablement protégée ou de l'indécent grand spectacle à grands moyens ; c'est surtout un geste politique marquant qui vaut 1000 phrases. Et qui effraie quant à l'avenir…

Maison Mère
À la Maison de la danse du mercredi 31 janvier au vendredi 2 février


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