Sleep, sommeil léger

Un drôle de film d'horreur qui récite ses classiques en refusant les procédés faciles.

 


Sleep travaille un argument simple et prometteur : la remise en cause d'un bonheur amoureux suite aux crises de somnambulisme répétées du mari. Individu passif à bien des égards, il subit sa maladie et génère de l'empathie. Le danger qu'il inspire est moins concret que fantasmé. À mesure que les chapitres s'enchaînent et rebattent habilement les cartes, le film déconstruit les tropes d'un genre codifié.

Le couple comme objet d'étude et d'effroi

Jason Yu nous surprend sur un terrain connu, qu'il creuse des motifs quotidiens ou qu'il invoque un référentiel mainstream : L'Exorciste, Shining, Paranormal Activity. C'est à ce dernier qu'il renvoie le plus, par son penchant à faire du couple un objet d'étude et d'effroi. Déliquescence conjugale et sociale, l'image de la famille est attaquée de front.

Le foyer se pose en épicentre du mal méritant d'être saccagé, la place de la femme dans la culture coréenne, un motif anxiogène qui plonge l'héroïne dans la paranoïa. Dommage que le dernier acte, plus ouvertement horrifique, perde quelque peu de vue cette charge. En l'état, malgré une sensation de déjà-vu, Sleep demeure une bonne surprise.

Sleep
De Jason Yu (Corée du Sud, 1h35) Avec : Lee Sun-kyun, Jung Yu-mi, Kim Gook Hee, Yoon Kyung-ho...
Sortie le 21 février


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