Paranormal Activity

D’Oren Peli (ÉU, 1h26) avec Katie Featherston, Micah Sloat…

Attention, arnaque commerciale de premier ordre. Un micro-budget (15 000 dollars, Roland Emmerich en rit encore) totalement roublard, qu’on tente vaillamment de nous vendre comme le 2001 du cinéma horrifique. Mais sans son éclairage médiatique complètement disproportionné, nul doute que la première réalisation d’Oren Peli serait vite tombée dans l’oubli. Décalque indoor du Projet Blair Witch, Paranormal Activity nous dévoile le calvaire de Katie et Micah, jeune couple en proie à une possession particulièrement démoniaque (jugez plutôt : les portes claquent, le lustre bouge, les draps font des bonds…), et dont le manque dramatique de pragmatisme face à la situation s’avère bien pratique pour meubler beaucoup, beaucoup plus que de raison. Oren Peli a compris une chose : on filme n’importe comment les deux personnages pendant dix minutes de dialogues violemment répétitifs (buvez une gorgée de cidre à chaque «Oh my God» et vous finirez saoul avant la fin du film), puis on installe la caméra en plan fixe et en vision nocturne durant deux autres minutes, et paf, le spectateur sursaute de peur au moindre bruit. Fort de cette découverte fondamentale, le réalisateur se repose dessus avec indolence, laisse ses acteurs se dépêtrer comme ils peuvent, bâcle son explication finale avec désinvolture. Pour enfoncer le clou de la manipulation grossière, Oren Peli dédie le film à ses deux interprètes soi-disant disparus. On le prendra plutôt comme un hommage bouleversant à la perte d’inspiration du cinéma horrifique américain.

François Cau

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