Guido Bisagni (108)

(Peinture & Dessin)

Guido Bisagni, aka "108", musicien punk, noise et ancien street artiste, poursuit depuis une quinzaine d’années une recherche organique et radicale. Inspiré par sa saison préférée, l'automne, et la brume, son élément naturel favori, il présente dans cette nouvelle exposition une série de toiles symbolisant l'écart entre lui-même et le reste du monde, un sentiment intérieur ne pouvant pas être représenté ailleurs que dans l’espace de la peinture.

Notre avis : Les œuvres structurant la partition déployée dans la grande salle de la galerie sont habitées par des formes abstraites, traces d'un mysticisme à la fois discret et concret. Avec La saison des brumes, l'artiste déclare son attachement à ce phénomène atmosphérique qui accompagne l'entrée dans l'hiver. À travers des aplats jouant sur les juxtapositions de formes et de papiers, 108 Nero compose un paysage qui restructure le réel : une tentative de résistance, à la fois à la narration et à la réappropriation par le monde extérieur.

Gina Proenza

(Art contemporain et numérique)

Vernissage le 25 septembre à 18h. Composée à partir d’un ensemble de photographies de pains que l’artiste a enflammés puis lancés dans le ciel, la série Every entrance is an exit de l'artiste franco-colombienne Gina Proenza convoque l’héritage de l’art minimal et conceptuel, se laissent traverser par le changement et acceptent les variations, creusant ainsi toute forme de certitude quant au monde et à l’art.

Notre avis : Cet automne, la Salle de bains se mue en théâtre d'ombres et marionnettes, rassemblées à l'instar d'un conclave discret. Des figures animales, sorties d'armoires de compagnies ou de vitrines muséales, prennent place face au public. Le loup, figure menaçante et menacée, rencontre Guignol dans une arène mouvante qui rejoue la manière dont une société fabrique ses figures de peur ou de résistance. Ni conte ni leçon, Every entrance is an exit s'annonce comme un espace suspendu où des figures reléguées aux marges reviennent hanter le présent.

Emmanuel Van der Auwera

(Art contemporain et numérique)

Vernissage le 20 septembre de 15h à 20h. À travers ses Vidéosculptures et ses dispositifs filmiques, Emmanuel Van der Auwera explore les mécanismes de production et de circulation des images ainsi que la représentation d’événements médiatiques ou historiques à l’ère de la post-vérité et de l’intelligence artificielle.

Notre avis : Ni fiction ni reportage, les espaces opérationnels conçus par Emmanuel Van der Auwera sont contaminés par les logiques de flux, rumeurs et croyances. Ses dispositifs filmiques et vidéographiques ne cherchent pas à délivrer un message, mais fabriquent des zones d'incertitude où l'image, épuisée, se retourne contre elle-même. Plus que suivre le chemin d'une dénonciation, l'artiste semble opter pour une perturbation dans la monstration médiatique, qu'il s'agisse d'un fait divers ou de l'anonymat menaçant des réseaux sociaux.

Wong Kar-Wai

(Photographie)

Vernissage le 9 octobre à 18h30. À travers plus de cinquante photographies, la nouvelle exposition de la galerie Le Bleu du Ciel propose de retracer le parcours cinématographique du cinéaste Wong Kar-Wai, de As tears go by (1988) à The Grand Master (2013).

Notre avis : Deux errances se croisent ici : celle des visages traversés par la lumière et celle des lieux marqués par la disparition. D'un côté, les couleurs lentes de Wong Kar-wai prolongent le désir jusqu'à l'immobilité. De l'autre, Pasolini survit, à travers l'œil de Gilles Verneret, dans les paysages vidés, devenus mémoire du corps et du regard. L'exposition réunit donc deux respirations dans la durée silencieuse d'un plan ou d'un chemin désert : l'image comme trace du vivant, la photographie comme seuil entre le visible et ce qui s'efface.

Toko Tokunaga et Joseph Piasentin

(Peinture & Dessin)

Vernissage le 18 novembre de 16h à 20h. La galerie 48 accueille les artistes Toko Tokunaga et Joseph Piasentin pour une exposition de leurs travaux les plus récents, un hommage à la ville de Lyon chez la première et un équilibre entre chaos et maîtrise chez le second.

Notre avis : À la Galerie 48, Mari Katagiri réunit deux approches qui explorent la peinture comme lieu de superposition émotionnelle et vitale. Si Joseph Piasentin travaille la surface comme une mémoire active, faite de retraits, de reprises, de tensions, Toko Tokunaga fait affleurer la couleur dans sa lenteur propre où chaque nuance semble respirer. Chez l'un comme chez l'autre, le regard s'arrête sur ces points où l'image hésite encore à naître, ces détails tant aimés par Daniel Arasse : les lieux où la peinture, discrètement, pense le monde.

Jean-Luc Navette

(Art graphique)

Vernissage le 19 septembre à 18h. Pour fêter les vingt ans du Marché Gare, la salle invite à nouveau l'artiste lyonnais Jean-Luc Navette pour réaliser une fresque murale afin de remplacer celle détruite au moment de la rénovation du bâtiment. Et pour célébrer le renouvellement de cette collaboration, le Marché Gare accueillera également une exposition de son travail, nourri par une imagerie issue de l'histoire des États-Unis au détour de la révolution industrielle.

Notre avis : Dix ans après une première fresque - aujourd'hui disparue - le Marché Gare renouvelle l'expérience en conviant à nouveau Jean-Luc Navette afin d'investir ses espaces intérieurs. Sur une paroi, surgit désormais le visage sans regard d'une femme, effigie spectrale arrachée aux canons glacés de l'american way of life des années 50. Pour accompagner le dévoilement de cette œuvre, d'autres murs du Marché Gare accueillent The most beautiful song, une exposition d'une trentaine de pièces de Navette : illustrations, pochettes d'albums et inédits.

Raphaël Emine

(Sculpture)

Vernissage le 19 septembre à 18h30. En mêlant des techniques anciennes et d’autres, plus récentes, Raphaël Emine modèle des architectures aux formes complexes conçues pour abriter le développement d’êtres vivants des insectes aux champignons en passant par les plantes ou les bactéries. Une fois introduits, ces éléments se développent et prolongent l’œuvre par leur progression dans les cavités, autour et sur la surface des céramiques imaginées par l’artiste.

Notre avis : Entre dessin algorithmique, impression 3D et modelage traditionnel, Raphaël Emine façonne des écrins où la céramique se confronte au vivant. À travers des architectures cristallisant la jonction parfaite entre anthropique et zooïque, entre l'artefact humain et la fabrication animale, ses habitats désagrègent la hiérarchie pour activer une porosité entre les deux régimes. L'œuvre devient un lieu vivant, résultat d'une technique hybride pouvant s'installer dans le rassurant cadre d'un espace d'art ou dans un organique terrain naturel, à la fois projet sculptural et protocole écologique.

Alain Pouillet

(Peinture & Dessin)

Vernissage le 17 septembre à partir de 18h. Il y a cinquante ans, Alain Pouillet créait sa première œuvre. Un demi-siècle plus tard, la galerie Françoise Besson organise une exposition pour fêter cet anniversaire, entre peinture, gravure, et dessin.

Notre avis : La peinture d'Alain Pouillet naît d'une urgence, non d'un projet, car l'artiste ne compose pas : il délivre. Ses visions, nécessaires, s'imposent comme des éclats de réel arrachés à l'invisible. Son "réalisme fantastique" ne relève pas du rêve mais d'une intensification du monde : ici la matière pense, la lumière palpite, et tout devient signe. Chaque toile est, de son propre aveu, un geste qui répare quelque chose, en lui, en nous. L'acte de peindre agit de ce fait comme un geste curatif : la douleur se transmue en regard, le visible en guérison.

Christian Lhopital

(Peinture & Dessin)

Sans être une rétrospective, cette nouvelle exposition de Christian Lhopital propose un dialogue entre dessins et gravures réalisés au cours des cinq dernières années, reflet de l’agitation et de l’inquiétude propres à sa pratique et inscrite dans la lignée de la collaboration instaurée entre celui-ci et l'URDLA en 1983.

Notre avis : La traversée de l'exposition de Christian Lhopital s'amorce comme une déambulation dans un théâtre flottant, où les figures s'approchent sans jamais se résoudre à se manifester. Ni stables ni fugitives, elles habitent l'interstice où l'image résiste à sa propre clôture. Dissolvant toute polarité entre apparition et disparition, elles évoluent dans un champ d'indétermination, suggérant leur existence dans des volutes impalpables ou au gré des remous d'un maelstrom graphitique. Ainsi, les marges vides qui ponctuent murs et papiers instaurent un régime de possibles refuges.

Jonathan Bréchignac

(Art contemporain et numérique)

Pour trouver l'inspiration dans son travail, Jonathan Bréchignac prend comme point de départ les phénomènes naturels qui, malgré les explications scientifiques, gardent un pouvoir de fascination intact, tels que les algues bioluminescentes, les scarabées irisés, les réfractions lumineuses ou les pierres mouvantes, pour les réinterpréter à travers la sculpture, l'installation et la peinture.

Notre avis : S'organisant comme une méditation sur la matière et ses passages d'état, l'exposition de Jonathan Brechignac compose un champ sensible où les éléments (branches, pigment, poussière) oscillent entre apparition et effacement. Dans ses œuvres, le geste éparpillant le pollen de pin active une tension fragile, occasionnant la création de lieux d'équilibre où les traces se muent en respiration, et la forme en méditation. La narration laisse ici la place à l'évocation ainsi qu'à des formes naissantes et déjà sur le point de disparaitre, questionnant l'acte de voir et ses dogmes.

Prune Nourry

(Sculpture)

Pour ce projet inédit, Prune Nourry propose une exposition sensible où chaque œuvre est à apprivoiser par le toucher. En 2016, à l’annonce de son cancer du sein, la sculpteure prend conscience de l’importance vitale, pour elle, du toucher, menacé par les effets secondaires de la chimiothérapie. De cette expérience fondatrice naîtront plusieurs œuvres explorant le corps, la guérison et le rituel, qui seront exposées à la Fondation Bullukian.

Notre avis : Blancheur éclatante, puis noir saturé : la traversée s'orchestre comme une partition qui s'use au toucher. Ici, les œuvres ne se contemplent pas à distance mais se frottent à la peau, dans une proximité troublante. Chaque volume, chaque surface, devient un seuil incertain entre l'intime et le rituel, entre le soin et la perte. Fragments dispersés, gestes suspendus, voix muette de la matière, les œuvres de Prune Nourry construisent un labyrinthe sensoriel, où le verbe et la vue s'émancipent de leur performativité afin de céder la place à l'haptique, brisant la distance.

Trop forts !

(Sciences et Histoire)

Pensée pour les enfants entre 8 et 12 ans, mais aussi pour les curieux, cette exposition vise à explorer les mécanismes d’adaptation et d’acclimatation des animaux des quatre coins du globe, des déserts à la banquise en passant par les hautes montagnes.

Notre avis : Le musée des Confluences souhaitant proposer davantage d'expositions spécifiquement pour le jeune public, l'année commence avec Trop forts ! qui propose de partir à la découverte des capacités extraordinaires de certaines espèces animales. Imaginée pour les 8-12 ans, l'exposition fait le tour des climats extrêmes et liste les champions de la résistance, de l'acclimatation et de l'adaptation. Des aptitudes qui défient la compréhension, mais qui ouvrent aussi des perspectives sur la vie dans les environnements hostiles et qui pourraient inspirer de futures technologies.

Histoires personnelles / Réalités politiques

(Art contemporain et numérique)

Conçue comme un dialogue entre les musées d'art contemporain de Lyon et Belgrade, cette nouvelle double exposition propose un accès à la création contemporaine de Serbie et d'ex-Yougoslavie, dont les œuvres restent encore très peu présentes dans les collections publiques françaises afin d'explorer le rôle que joue l'art dans la compréhension des changements politiques, sociaux et culturels d'une époque.

Notre avis : Avec une centaine d'œuvres réparties sur les deux premiers niveaux du musée, Histoires personnelles / Réalités politiques met en résonance les collections d'art contemporain de Lyon et de Belgrade. L'exposition, s'articulant autour des tensions entre l'intime et le collectif, le vécu individuel et l'histoire partagée, dresse à la fois un tableau du passé récent des deux pays ainsi que des volontés politiques inscrites au sein des collections. Les œuvres, lieux de réverbération de réalités historiques, s'interrogent sur le concept même de relation, dans une inédite interaction.

Efflorescence / Tel est notre éveil

(Art contemporain et numérique)

Pour la première fois en France, le Musée d'art contemporain de Lyon propose de découvrir les œuvres des artistes Rajni Perera et Marigold Santos, deux figures prolifiques de la scène artistique canadienne toutes deux marquées dès l'enfance par l'expérience de l'immigration. Pensée en duo, cette exposition évoque leurs expériences personnelles et les recherches sur leurs héritages culturels respectifs en réunissant des peintures, dessins et sculptures réalisés par les artistes entre 2019 et 2024, ainsi que des œuvres collaboratives.

Notre avis : Incarnation de la connivence entre deux artistes liées par une histoire personnelle et familiale traversée d'échos diasporiques, l'exposition s'ouvre avec Artifact, vaste frise en noir et blanc dont les dix mètres condensent une mémoire fragmentée. Des strates de fusain et d'encre, ponctuées de résonances et de vides, convoquent à la fois les savoirs ancestraux ainsi que les traces d'une histoire coloniale marquée par la dispersion. En contrepoint, l'œuvre éponyme de 2023 cristallise l'étincelle initiale.

Paysages immuables ? 5 ans d'observation photographique dans la vallée de la chimie

(Sciences et Histoire)

Co-créée par le CAUE Rhône Métropole et la Documentation régionale de la bibliothèque municipale de Lyon, la nouvelle exposition de la bibliothèque de la Part-dieu propose une observation de l'évolution des paysages de la vallée de la chimie depuis 2018.

Notre avis : Témoignage du projet quinquennal conduit par l'Observatoire photographique des paysages de la vallée de la chimie du CAUE Rhône Métropole, l'exposition s'inscrit dans un faisceau de temporalités qui façonnent le territoire. Par un protocole de reprise systématique des mêmes points de vue, les images laissent apparaître des transformations discrètes : prolifération des infrastructures, fragmentation des espaces naturels, tentatives parfois fragiles de renaturation. Le paysage de la vallée de la chimie se révèle ainsi comme un espace d'ajustement permanent.

Josèfa Ntjam

(Art contemporain et numérique)

Vernissage le 2 octobre à 18h30. Trois figures résistantes africaines, Marthe Ekemeyong Moumié, Élisabeth Djouka et Mafory Bangoura, prennent la forme d'avatars, Persona, Marthe et Saturna, pour partager les connaissances du réseau des mémoires noires, des lignées matriarcales, des identités queer et des histoires occultées, mêlées aux cosmogonies dogons, fang, bassa ainsi qu'aux mythes diasporiques nés dans l’exil.

Notre avis : À Villeurbanne et à la Part-Dieu, Josèfa Ntjam construit des environnements saturés où se heurtent héritages occultés, fragments technologiques et voix multiples. S'opposant à la narration linéaire, son œuvre incarne une traversée discontinue, où archives, sons et formes composites s'entrechoquent pour produire des images neuves. L'installation présentée à la Biennale de Venise explorait déjà des profondeurs imaginaires pour faire surgir d'autres cosmologies. Entre laboratoire plastique et champ de résistance, Ntjam détourne matériaux et outils pour composer un langage ouvert.

Lyon, ville rêvée

(Peinture & Dessin)

Le Musée Jean Couty accueille une nouvelle exposition collective d'artistes du XXe siècle à aujourd'hui explorant les paysages urbains de Lyon, avec des prêts de la part du musée Paul-Dini, de la Tomaselli collection, de la galerie Estades et de nombreux prêteurs privés.

Notre avis : Lyon, ville rêvée présente une sélection d'artistes ayant contribué à façonner la représentation de notre ville dans la peinture contemporaine : Cottavoz, Truphémus et Fusaro offrent des perspectives variées de la ville, explorant ses paysages urbains, ses architectures et sa lumière. Jean Couty, qui disait que « la couleur et la lumière de Lyon sont magiques », incarne cette relation intime entre l'artiste et la ville. L'exposition met en lumière la diversité des approches artistiques et la manière dont Lyon inspire des œuvres aux langages visuels distincts, tout en soulignant ses évolutions.

William Bouguereau et les lyonnais

(Peinture & Dessin)

À l’occasion du bicentenaire de sa naissance, la Tomaselli Collection rend hommage à William Bouguereau à travers une exposition qui explorera ses relations avec les artistes lyonnais. Grâce à de nombreux prêts, l’exposition dévoilera des études peintes, des dessins préparatoires et des esquisses inédites retraçant l’ensemble de sa carrière, oubliée du grand public.

Notre avis : Défini par Charles Vendryes comme « l'un des plus renommés et des plus habiles représentants de l'école idéaliste », William Bouguereau incarne cette figure d'artiste célébré de son vivant, mais tombé dans l'ombre après sa disparition. Si près de 90 % de son œuvre a gagné les États-Unis, sa redécouverte tardive a nourri bien des regrets, partiellement apaisés par l'ouverture d'une salle au musée d'Orsay en 2010. L'exposition offre l'occasion d'explorer des pièces méconnues, des études préparatoires rarement montrées, et de mesurer son écho dans la production lyonnaise de ses contemporains.

Étretat, par-delà les falaises. Courbet, Monet, Matisse

(Peinture & Dessin)

Découvert dans les années 1820 par les artistes romantiques, la côte d'Étretat, avec ses falaises et ses portes taillées dans la craie, a été la source d'inspiration de nombreux peintres comme Claude Monet, Henri Matisse ou Gustave Courbet. Aujourd'hui fragilisé à cause du surtourisme, ce site est mis à l'honneur dans la nouvelle exposition du Musée des Beaux-Arts.

Notre avis : Retraçant la construction du mythe d'Étretat, village de pêcheurs de la côte d'Albâtre devenu au XIXᵉ siècle un haut lieu artistique, l'exposition conçue en collaboration avec le Städel Museum de Francfort-sur-le-Main, s'annonce comme un des événements majeurs de la fin de l'année. Les falaises se dressant face à la mer incarnent non pas un motif, mais l'aiguillon d'une réflexion picturale, photographique et littéraire où la lutte avec le visible se renouvelle et se dramatise.

Jean Couty

(Peinture & Dessin)

La galerie l'Antiquaille accueille une trentaine d’œuvres représentant l'attachement de l’artiste lyonnais Jean Couty, représentant de la peinture figurative du XXe siècle, à la ville de Lyon, avec au cœur de cette exposition Le Bénédicité (2, 26 m x 3, 60m), une toile monumentale de 2, 26 mètres sur 3, 60 datant de 1941.

Notre avis : S'inscrivant dans l'atmosphère recueillie d'un lieu propice à la contemplation, la nouvelle exposition monographique consacrée à l'artiste lyonnais prend vie dans les salles de l'ancien couvent de la Visitation de l'Antiquaille. Articulé en trois temps, le parcours s'ouvre sur les vues d'un Lyon bordé d'eau, avant de mettre à l'honneur le lieu tant aimé auquel l'artiste demeura attaché toute sa vie : le berceau paisible de l'île Barbe. La chapelle accueille enfin les vues d'églises romanes, réalisées dans une tension entre élan vital et rigueur constructiviste.

Zombis, aux origines

(Sciences et Histoire)

Connus sous leur forme développée par le cinéma et la pop-culture, les zombies (ou zombis) tiennent leurs origines de la culture vaudou d'Haïti, où ils sont des criminels non repentis jugés à une fin pire que la mort. Cette exposition vise à retracer l'évolution des zombies jusqu'à aujourd'hui.

Notre avis : Au musée des Confluences, le zombi réacquiert son épaisseur historique. Né dans le contexte de la traite et du marronnage, il dit la dépossession du corps, la servitude imposée, mais aussi la résistance des imaginaires. L'exposition instaure une dialectique entre objets rituels, récits haïtiens et images contemporaines, montrant la circulation de cette figure entre croyance, folklore et pop culture mondialisée. Ce détour par Haïti et ses héritages permet un déplacement de notre regard : ce que l'on croyait n'être qu'un monstre de série B révèle une mémoire politique et spirituelle.