Le mal n'existe pas

De Ryūsuke Hamaguchi (Japon, 1h47) avec Hitoshi Omika, Ryo Nishikawa, Ayaka Shibutani...


Confessons n'avoir été jusqu'à présent qu'aléatoirement captivés par le cinéma de Ryūsuke Hamaguchi. En ce sens, son nouveau cru, paré du plus beau titre de l'année, bouleverse totalement nos considérations à son égard. Ce film de mouvements immobiles, où la tranquillité d'un petit village est perturbée par un projet de camping de luxe qui met en péril son harmonie écologique, apparaît comme un croisement magistral entre Dark waters et Post tenebras lux. Mélodique (composition essentielle d'Eiko Ishibashi), contemplatif et violent, l'auteur de Drive my car se réinvente en maître du trouble doublé d'un formaliste grandiose. L'implicite et la suggestion deviennent des motifs d'obsessions durables tandis qu'un mal insidieux se propage au fil de visions fulgurantes et inoubliables. Très grand. En salles le 10 avril 2024.


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