La Fête de la musique réserve chaque année son lot de bon et de moins bon, forcément... Mais cela reste l'occasion de découvrir quelques belles petites pépites locales. Tour d'horizon. Nicolas Bros & Niko Rodamel
Quatre garçons et une fille : deux guitares bien énervées, une basse bien couillue, une batterie bien au fond du temps, une voix féminine... Et quelle voix ! Grave, profonde et rockailleuse, elle donne à elle seule la couleur singulière d'un groupe qui aurait pu se contenter de jouer un blues-rock comme tant d'autres le font. Devil Jo and The Backdoormen a su se forger un son d'ensemble bien à lui, défiant tout étiquetage musical. Il faut dire que les protagonistes (accusés levez-vous) Laurent, Vincent, Guillaume et Jérémy ont longuement transpiré chacun de leur côté avant de se ranger pour la bonne cause un étendard commun. Au final, le club des cinq (sans Dagobert) livre cash une musique méchamment groovy, un blues habilement cradingue gratiné de rock'n'roll garage teigneux, avec quelques rasades de pop-soul folkisante. Cerise sur le burger, la présence vocale (et scénique) de Sara déferle sur le groupe et dézingue encore un peu plus l'auditeur. NR
Devil Jo & The Backdoormen, samedi 21 juin à 22h15, sur la place Jean Jaurès
Mickaël Mottet est un artiste aux multiples vies. Après avoir guidé le projet Angil, avec ou sans les Hiddentracks ou encore expliqué qu'il était un chat (Angil Was a Cat), le Stéphanois s'est mué en lion aux côtés de Schérazed en formant Lion in Bed. Et un lion qui produit de la pop, mais une pop fine et délicate, comme à son habitude. À quatre mains, les deux félins ont produit l'un des plus beaux albums de 2018, proposant une musique nocturne planante et de qualité. De la création stéphanoise de haut vol, où se rencontrent mélancolie attachantes et rutilantes harmonies. Une belle réussite passée malheureusement un peu sous les radars médiatiques nationaux. Mais, petits chanceux, vous pourrez écouter cette jolie musique au Musée d'art moderne et contemporain le 23 juin. NB
Lion in Bed, dimanche 23 juin à 16h au MAMC
Le dub et le reggae font définitivement partie de l'ADN musical stéphanois. Parmi les artistes du cru, citons par exemple Dub Inc, Brain Damage, Datune, Soul Sonics, Jah Mic, NakSooKhaw... Des noms qui claquent et qui résonnent dans les oreilles de tous les aficionados du genre. Pour la Fête de la musique, c'est un autre immanquable qui se produira sur la scène du Puits Couriot : Fedayi Pacha. Chantre d'un electro dub oriental de toute beauté, le Pacha est revenu aux affaires en fin d'année 2018 avec un très bon sixième album studio inspiré des voyages homériques : O.D.C. Aérien, sensoriel et entraînant, ce disque marque un retour en fanfare pour ce pionnier de la scène dub française. NB
Fedayi Pacha, vendredi 21 juin à 21h30 au Puits Couriot
Bien ancré dans la mouvance du rap actuel, où l'instru cloudy est lourde, la voix ajustée à coup de filtre synthétique et les paroles mélancoliques à souhait, le Stéphanois DJEMIN prévoit la sortie de son premier EP fin septembre. Mais avant cela, il vient de sortir un premier clip pour son titre Pour les miens. Une belle mise en bouche qui s'accompagne d'un passage programmé à la Fête de la musique ce vendredi place de l'Hôtel de Ville, à 22h30, où il se produira sur la même scène que les autres rappeurs locaux de An'Om et Rapsa ainsi que des artistes pop Ecloh et Paillette. NB
DJEMIN, vendredi 21 juin à 22h30 place de l'Hôtel de Ville