Laurent Wauquiez rogne sur les subventions des structures culturelles de la Loire

Après plusieurs semaines de rebondissements à Lyon, depuis qu'un article du Progrès a révélé que de nombreuses structures culturelles de la ville seraient cette année amputées de tout ou partie de leurs subventions régionales, la Loire est désormais elle-aussi concernée : 7 festivals ou établissements du département devraient également être touchés par ces coupes budgétaires.


Les montants définitifs devraient être actés demain vendredi 20 mai, lors de la commission permanente de la Région. Dans la Loire, sept structures culturelles devraient ainsi se voir amputées d'une partie de leurs subventions régionales au titre de l'exercice 2022.

Première à souffrir de cette coupe, la Cité du Design perdrait 180 000 euros, passant de 480 000 à 300 000, soit une baisse de 37, 5%. Seconde de cette liste malheureuse, l'Ecole de la Comédie de Saint-Etienne, avec 250 000 euros de subventions au lieu des 280 000 euros attribués l'an passé.

"Rééquilibrage"?

Le « rééquilibrage »  entre les métropoles et le reste des territoires opéré par la région concernerait également 3 festivals ligériens : La Rue des Artistes à Saint-Chamond (- 4050 euros, soit -15%), Les 7 Collines (-3750 euros, soit -15%), Curieux Voyageurs (-2250 euros, soit -15%)... Et Les Bravos de la Nuit à Pélussin (-2250 euros, soit -15%), en plein coeur du Pilat, bien éloigné, donc, de quelconque métropole.
A Saint-Etienne, l'Ecole de l'Oralité serait également impactée par cette décision (-2000 euros, soit une baisse de 22%).

Contactés, certains interlocuteurs culturels préféraient ce jeudi soir attendre l'officialisation de ces coupes, avant de se laisser aller à tout commentaire, quoi que regrettant bien sûr ces décisions.

Dans l'après-midi, le cabinet de Laurent Wauquiez avait fait savoir aux équipes du Petit Bulletin que « les institutions culturelles des grandes métropoles mobilisent aujourd'hui une part importante du budget régional. Il ne s'agit pas de porter un jugement de valeur sur les actions qui sont aujourd'hui menées, mais de passer d'un financement de la rente, sans aucune marge de manœuvre, à un financement de projets. Il n'y a pas de rentes. Il y a des projets. C'est la raison pour laquelle il sera proposé un dispositif basé sur des appels à projet à rayonnement régional. Le rééquilibrage s'opérera en fonction des actions qui seront effectivement proposées dans les territoires », justifiant cependant que « la région Auvergne-Rhône-Alpes porte la plus grande estime aux acteurs du monde culturel. Elle a toujours été à leurs côtés, notamment dans les périodes difficiles que nous venons de traverser. Encore une fois, il ne s'agit pas de dégrader la qualité de nos institutions mais d'évoluer, collectivement, sur un mode d'intervention qui prend davantage en compte la dimension régionale et qui permet d'irriguer l'ensemble du territoire. »

A l'échelle régionale, chacun de 12 départements se voit toutefois concerné par ces tailles dans le budget. En Haute-Loire, territoire cher au président de Région, les Nuits de Saint-Jacques et Interfolk au Puy-en-Velay, Celtes en Gévaudan à Saugues, le festival des Apéros Musique de Blesle ainsi que le centre artistique du Monastier se verraient également amputés de leurs subventions à hauteur de 15%. Les lectures sous l'Arbre du Chambon-sur-Lignon perdraient quant à elles l'intégralité de leurs 9000 euros.

 

 

 


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