Oscar les Vacances : « On vit une époque remplie de paradoxes » 

L'auteur, compositeur et interprète de 28 ans, Oscar les vacances, s'inscrit dans cette nouvelle vague électro pop à l'écriture incisive et fraîche. Avec son dernier EP Vroum, Oscar nous invite dans sa chambre d'adolescent où il questionne le modernisme et la masculinité. Rencontre avec celui qui sera en première partie de GiedRé au Fil de Saint-Étienne, ce 8 décembre.


Tu viens de terminer une année 2022 remplie de concerts et de festivals à travers la France, la Suisse et le Canada. Tu as aussi sorti un EP en février. Pas trop fatigué ?

C'est vrai que c'est intense, hyper-intense même en terme d'organisation. En plus de ça, j'ai commencé à écrire mon prochain album qui sortira l'automne prochain. Ça m'a demandé une lourde introspection. Mais le projet commence à monter. L'excitation prend le dessus sur la fatigue ! 

Ton EP Vroum est rempli de clins d'œil à l'adolescence. Les boums de fin d'année, les rendez-vous au skatepark, etc. Tu entretiens un rapport nostalgique avec cette période ? 

L'adolescence me fascine par son intensité, sa richesse et parfois sa dureté. J'ai commencé la batterie et la guitare à ce moment-là. La musique m'a permis de bien vivre cette période en formant une bulle protectrice autour de moi. Je suis content d'en être sorti mais à la fois j'y repense avec une certaine nostalgie. Elle m'attire vers des chansons « tristes/heureuses » que j'aime. L'univers que j'ai envie de créer passe aussi par le visuel avec une imagerie kitsch et vraie qui se dégage de cette période. 

Tu questionnes beaucoup de notions comme le modernisme et la masculinité. Plus généralement, es-tu à l'aise avec notre époque ?

Question profonde! (rires) C'est une époque remplie de paradoxes. Énormément d'enjeux se jouent de nos jours et tout ça rend hyper stimulant la création. Depuis enfant je me sens en décalage avec cette société moderne. J'ai eu mon premier smartphone l'année dernière, et c'est ma grand-mère qui m'a appris à me servir d'instagram. Concernant la masculinité, c'est un thème qui me touche car adolescent j'ai souffert des stéréotypes réservés aux garçons. C'est quelque chose que j'ai vite déconstruit. En tant que mec, on te coupe de tout : tes émotions, ta sensibilité...

Tu seras le 8 décembre au Fil, en première partie de GiedRé. Sur scène tu es seul. Ce n'est pas trop dur d'être face au public avec juste ses sentiments ? 

Je m'amuse beaucoup sur scène. Mon personnage me permet de mettre une certaine distance avec ce que je ressens. Ce décalage me permet aussi d'aller explorer plus de choses sur scène. C'est une grande liberté. 

Vroum, Oscar les vacances, le jeudi 8 décembre au Fil de Saint-Étienne, en première partie de Giedré, chanteuse aux textes humoristiques :



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