Depuis plusieurs années, lycéens et étudiants de la Loire sont invités par certains cinémas à s'immerger dans la vie des structures, et à devenir ainsi de jeunes cinéphiles mordus de films de qualité.
Tout a commencé au Méliès à Saint-Étienne, en 2010. Cette année-là, s'appuyant sur un partenariat avec le lycée Saint-Paul, l'équipe de direction met en place un programme d'ambassadeurs « sans chocolats avec la noisette à l'intérieur ». L'idée ? Permettre à des lycéens puis plus tard à des étudiants, de découvrir davantage le cinéma d'art et essai de qualité en visionnant les films à l'affiche, et en devenant ainsi les ambassadeurs des oeuvres auprès d'un public jeune.
Et puis, en 2021 le dispositif s'est étoffé. En juillet, partant du constat que les jeunes désertent les salles et voient majoritairement des films américains, le CNC créé en effet un fonds pour soutenir les actions mises en place par les salles de cinéma en vue d'accompagner le public jeune dans sa découverte des films dits « de la diversité ». Lors de la rentrée scolaire de la même année, plusieurs structures du département de la Loire entrent ainsi dans la danse, avec chacun sa méthode, et chacun son mode de fonctionnement.
Au Méliès, une personne -Sabrina Askelou- est recrutée pour prendre en charge toute la mise en place et l'animation du dispositif sur l'année. Une quarantaine de lycéens et étudiants de Saint-Étienne forme ainsi une équipe d' «Ambassadeurs cinéphiles», lesquels, chaque mois, assistent à des projections et ont pour mission de choisir leur film coup de cœur, avant d'en faire une critique pour diffusion sur la Gazette du cinéma, ainsi que sur les réseaux sociaux. Régulièrement, l'équipe créé et anime également des événements, participant ainsi directement à la programmation de la structure, en échange de quoi chacun obtient un accès gratuit et illimité aux 6 salles durant toute l'année.
Ailleurs, il s'agit aussi principalement pour les lycéens et étudiants ambassadeurs d'intervenir sur les différentes programmations. Au Family, à Saint-Just-Saint-Rambert, les jeunes gens organisent ainsi chaque mois une soirée bandes annonces suivie d'une petite animation, et également une soirée Film culte. « Retour vers le Futur 1 et 2 en janvier, Forrest Gump en février… Les choix viennent toujours d'eux, et c'est intéressant, car cela permet à des jeunes de voir des films qui ne sont pas de leur génération, et donc, d'enrichir leur culture cinématographique », souligne la directrice Julie Coquard. Du côté du Véo Saint-Chamond, on retrouve une Team Veo chargée elle-aussi de visionner des films et d'en discuter ensuite face caméra en vue d'une diffusion sur les réseaux, de même que la création d'une soirée spéciale et une immersion au cœur de la réalisation d'une programmation. « Le dispositif est assez chronophage pour nous, indique le responsable Kevin James, mais à termes, l'idée serait de pouvoir créer des masterclass pour les jeunes avec des professionnels du monde du cinéma. »
Mettre les mains dans le cambouis, comprendre comment vit une structure telle qu'un cinéma, et aussi, pour certains, faire leurs toutes premières armes… Au Rex de Montbrison, en plus de leur participation à différentes soirées événement de type ciné-débat, ou ciné-rencontre, une douzaine de jeunes a participé, durant l'année 2022, à une véritable mise en pratique de ce que représente la fabrication d'un film. Mensuel et mené par le scénariste et réalisateur Arthur Môlard, un atelier-scenario a en effet donné lieu à la réalisation d'un court métrage collectif, tourné et monté en un week-end, ainsi qu'à d'autres, personnels.
Au-delà d'insuffler un goût prononcé pour le visionnage de films, le dispositif permet donc également à ces lycéens et étudiants d'ajouter une corde à leur arc dans leur parcours de formation. A Saint-Chamond, deux personnes issues de la Team Veo ont ainsi été recrutées ensuite pour intégrer l'équipe du cinéma. Au Ciné Pilat à Pélussin, le Ciné Pampilles qui existe depuis 2017, a quant à lui vu grandir les Ambassadeurs au fil des années, et assisté à leur éclosion, comme l'explique la directrice Lorêva Alavin : « Certains d'entre eux ont ensuite réalisé des courts métrages, d'autres, ont découvert les domaines de l'événementiel ou de la communication grâce au dispositif, et en ont fait leur métier. C'est assez touchant ». Une opération gagnant-gagnant, pour les cinés comme pour leurs ambassadeurs, en somme.
Hormis le Méliès, tous les cinémas participant recrutent leurs Ambassadeurs tout au long de l'année. Plus d'informations sur les sites internet des structures concernées.
Quelques événements à venir dans le cadre des dispositifs en direction des jeunes cinéphiles :
Au Rex de Montbrison :
Au Family de Saint-Just-Saint-Rambert
Au Méliès :
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