Le Vertigo, culture club

Depuis dix-sept ans, le Vertigo Club anime les nuits grenobloises sur des sons électro. Novateur à son époque, il s'est aujourd'hui imposé auprès d'un public varié. Adeline Gailly


Inspiré de la tendance électro, le Vertigo naît en 1997 alors que le style peine à être reconnu. « J'étais un extraterrestre à l'époque quand j'écoutais de l'électro » se rappelle Camille, le fondateur. Il relève néanmoins le défi de créer une boîte de nuit dédiée à ce type de musique. Pari réussi puisque la discothèque du centre-ville attire toujours les adeptes d'un genre désormais étendu au grand public. Ce type d'établissement n'était pourtant pas nouveau dans les années 90 à Grenoble. Aujourd'hui disparu, le Drac'Ouest, à Fontaine, organisait déjà des rave-parties. La mauvaise réputation, Camille ne s'en souciait guère : « L'électro c'était l'interdit, c'était synonyme de décadence mais j'ai misé là-dessus, je trouvais que c'était différent. »

De Laurent Garnier au David Guetta des débuts en passant par Cassius ou encore Martin Solveig, nombre de DJ reconnus aux styles bien différents ont usé les platines du Vertigo. « Ce sont ces têtes d'affiche qui permettent de ramener du monde » dixit Camille, qui refuse pour autant de diffuser « de la musique commerciale ». Clou de l'établissement, les soirées électro accueillent des artistes aussi bien locaux qu'internationaux. Vendredi 5 décembre, c'est Oxia et Nicolas Masseyeff qui font le show en B2B (« battle » musicale en back to back) suivis d'un live de Rodriguez Jr, le vendredi 19 décembre. Puis, le 26 décembre, le groupe local Je déteste la musique déboulera, comme chaque mois, avec rap, funk et R'n'B sur fond d'électro. L'année se clôturera sur une rétrospective musicale lors de la soirée du nouvel an.

« Ce n'est pas l'âge qui compte »

Si les habitués sont assez jeunes, le club souhaite capter un public large. « On veut donner à tout le monde la possibilité de s'amuser et non pas plaire à un untel en fonction de son âge. » Au bar, les vingtenaires côtoient les anciens qui reviennent par nostalgie mais aussi pour boire un verre avec le patron. « Les gens sont là pour faire la fête, ce n'est pas l'âge qui compte. »  Le boss regrette toutefois que les groupes ne se mêlent pas davantage – « à mon époque on se mélangeait,  maintenant il y a un sectarisme d'âge, c'est dommage. »

Bien qu'ouverte à tous, la discothèque accueille en majorité des étudiants. Jeudi étant devenu leur jour de prédilection, l'établissement a été contraint de décaler ses soirées avec DJs au vendredi soir. Camille a dû « s'adapter à l'envie des gens », aux habitudes de son public même s'il tient à une chose : que « la politique de l'établissement reste inchangée ».

Le Vertigo Club, 18 Grande Rue, Grenoble
Ouvert de minuit à 5h30, entrée : 10€ avec une consommation offerte


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