Sa nature est paisible, et pourtant il se dégage de ses toiles une puissance picturale qui happe le regard. Ce doux paradoxe plastique trouve sa genèse dans les racines de l'artiste. Née en 1991 dans une petite province de Chine où elle découvre l'art traditionnel à l'encre de Chine, Mengpei Liu poursuit sa quête artistique en France, avec une formation à l'École supérieure d'art et de design de Grenoble. Elle découvre alors les paysages isérois semblables à ceux de ses souvenirs d'enfance et l'expressivité de la peinture de Philippe Cognée présentée en 2012 au Musée de Grenoble.
Après un passage au Musée Hébert, nous la découvrions en novembre dernier à la galerie grenobloise Xavier Jouvin où elle dévoilait des toiles de vues du Vercors mêlant peinture à l'huile et encre de Chine. Le geste est frénétique, contraste saisissant avec la quiétude des cours d'eau et vallées qu'elle dépeint. Au creux de la matière se loge un détail coloré, mettant en lumière toute la finesse de Mengpei Liu : un nom qui, nous le parions, va s'imposer dans la peinture contemporaine.
Dès janvier, la galerie La Vina régalait ainsi nos pupilles avec les clichés humanitaires de Clotaire Mandel puis les vues de villes de plusieurs photographes. En mars, la galerie Pygmaphore révélait les sommets enneigés de Yann Bigant tandis que la galerie Ex Nihilo dévoilait les nus saisissants de Gwenaël Mersaoui. En juin, le sténopé trouvait ses lettres de noblesse avec Vincent Costarella à l'Alter-Art.
Mais c'est surtout la rentrée 2016 qui fut riche avec le Mois de la photo organisé par la Maison de l'Image et avec les Rencontres franco-italiennes de la photographie portées par l'association Surexpose. On y a notamment découvert l'immensité du regard de Gabriele Basilico avec, à ses côtés, de jeunes photographes de la région et plusieurs artistes italiens. Une actualité chargée qui manifeste d'un certain engouement pour la photo dans la région, et qui prouve qu'il y a encore beaucoup de choses à inventer dans le domaine.