J'aime (pas) la chanson française

Au Petit Bulletin nous avons cette réputation, en laquelle nous croyons parfois nous-mêmes, qui veut qu'à l'instar du titre des opus du dessinateur Luz, «[On] n'aime (toujours) pas la chanson française». La preuve que si, un peu. Stéphane Duchêne


On a beau eu noircir des Unes sur Françoiz Breut, la révélation Daisy Lambert, faire des ronds de jambes à Emilie Loizeau, Jean-Louis Murat, Benji Biolay, ou même ce drôle d'animal qu'on appelle Fauve – qui revient d'ailleurs déverser sa bile casse-gueule au Festival Nouvelles Voix à Villefranche – rien n'y fait. Une réputation, ça vous colle à la peau comme le pansement du Capitaine Haddock, tout ça parce qu'on n'est pas à fond sur Calogero – et ce n'est pas avec Circus, son opéra pop, que ça va s'arranger – ou que Jean-Jacques Goldman n'est pas notre français préféré.

Le truc c'est qu'appréhender la notion de chanson française c'est comme essayer d'attraper un très gros saumon, c'est une notion qui se débat – pas de rapport, à part l'idiome, et encore, entre  Brigitte Fontaine (14 novembre au Radiant), Mylène Farmer (on s'en fout, c'est odieusement complet) et Zaz, qu'on propose de fusionner avec Zazie et Zaho, en Zaziezaho, histoire de faire baisser de deux tiers leur taux de nuisance, en plus on rigolerait bien. Alors plouf, plouf (saleté de saumon) que retenir quand même de cette saison à venir en termes de ritournelle franchouillarde ?

Pendentif


D'abord que le Radiant-Bellevue de Caluire se tire la part du (Grand) Lyon en la matière. L'on pourra voir le 8 octobre Jean-Louis Murat faire étape de sa tournée Toboggan, lui que, dit-on, plus personne ne voulait recevoir ici, rapport à son trop plein de bile. Le Radiant remplira également deux fois sa salle (ne cherchez plus, y a plus rien à vendre) avec la petite fiancée de la France branchée (tremble Mimie Mathy !) : Vaness' Paradis, au dernier album à forte teneur en Biolay. Défileront également l'ex-fan des 60's Jane Birkin – bon, chanson franglaise là, le 15 novembre, mais super manière de tester l'acoustique du lieu – le fou chantant Jacques Higelin, le 19, et les vieux-jeunes BB Brunes, le 8. Oui, vu comme ça, le Radiant c'est vintage, limite Musée Grévin (la momie IAM y rôderait, et on y exposerait même des Têtes Raides).

Mais celui que l'on attend à l'Épicerie Moderne, de pied ferme mais le genou tremblant comme celui de Dick Rivers, c'est le grand Bertrand Belin (le 18 octobre). Enfin, côté fun, après La Femme, Aline et Granville l'an dernier, designers de paysages francophones et d'hymnes pop balnéaires, voici venus leurs collègues de Pendentif (le 20 novembre à la Marquise) avec un album tout frais, tout sucré. Peut-être bien le petit bijou d'une chanson française qui ne choisit plus entre rock, pop et variété. Et réussit sur toute la ligne.


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