A l'ombre des tableaux : les expos de l'été

Dans les musées comme dans les galeries, l'amateur d'art contemporain aura la chance de pouvoir découvrir cet été à Lyon un grand nombre d'expositions de haute tenue. Jean-Emmanuel Denave


Depuis le début de sa longue carrière, le photographe Georges Rousse réalise d'étonnants trompe-l'œil en investissant des lieux déshérités, les transformant, les repeignant, en redéfinissant leur structure pour composer ses images. Celles-ci entremêlent abstraction et architecture, poésie et réalité concrète. L'exposition qui lui est consacrée au Plateau (jusqu'au 26 juillet) rassemble une quarantaine d'images à travers un bel accrochage retraçant les grandes lignes de son œuvre.

 

Le plus jeune plasticien Guillaume Leblon s'empare lui des espaces de l'Institut d'Art Contemporain (jusqu'au 24 août) pour inviter le visiteur à «une promenade visuelle» donnant de nouvelles perspectives sur l'architecture et les objets. Les premières salles sont les plus réussies, avec un immense cube d'argile frais ouvert à toutes les figures possibles, des fantômes d'animaux rôdant sur des rails, l'évocation de paysages balnéaires ou quelques vidéos (que l'artiste utilise comme des esquisses) à la fois incongrues et élégantes...

 

 

Jusqu'au Brésil

Plus économe en moyens plastiques, l'artiste lyonnais Frédéric Khodja nous entraîne lui aussi dans des lieux surprenants, composant ce qu'il appelle des «zones d'étrangeté» où la logique spatiale et architecturale se distord, s'inquiète, se métamorphose. L'exposition de ses œuvres récentes à la galerie Françoise Besson (jusqu'au 31 juillet) s'inscrit dans la lignée du télescopage d'images d'Aby Warburg et tente de dégager un "langage" commun à ses dessins. Un langage qui s'adresse à nos inconscients et aux espaces perceptifs et psychiques les plus enfouis : ceux traversés d'angoisse, d'absence, de beauté ambivalente...

 

Vous retrouverez toute votre sérénité devant les paysages photographiques de Beatrix Von Conta, au Réverbère (jusqu'au 26 juillet). Dans ses images, extrêmement composées et précises, les routes, les landes, les strates géologiques, les failles, les horizons tracent leurs lignes aiguës, cisèlent la matière, jouent des frontières entre les terres, les cieux et les eaux.

 

Eaux que l'on pourra traverser pour se rendre au Brésil, ou plutôt au Musée d'art contemporain (jusqu'au 17 août), pour découvrir Imagine Brazil, un panorama passionnant de la création contemporaine de ce pays. L'accrochage, thématique et très agréable, réunit les œuvres hétéroclites (peintures, dessins, sculptures...) d'une trentaine d'artistes. Et se penche en particulier aussi sur les livres d'artistes, formidable petite exposition au sein de l'exposition.


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