Où sont les jeunes compagnies ?

Il est parfois difficile de pister la jeune création théâtrale au sein des salles lyonnaises : faut-il s'en inquiéter ?


L'ENSATT fête ses vingt ans d'implantation à Lyon en octobre. La ville abrite aussi le Conservatoire d'art dramatique, à rayonnement régional et qui n'a pas à rougir en comparaison de son illustre grande sœur. Mais bien peu de théâtres semblent en mesure d'accueillir l'émergence en étant issue.

Si ce travail a été fait avec brio aux Clochards Célestes avec Élisabeth Saint-Blancat et que ce qu'annonce Louise Vignaud est très prometteur, si le Théâtre de l'Élysée fait un travail absolument remarquable de défrichage, cela ne peut suffire à faire grandir des compagnies en devenir dans ces salles aux jauges très réduites. Alors Lyon, la belle institutionnelle s'assoit-elle sur cette phase transitoire indispensable à la croissance des artistes ?

Les Célestins,  dotés d'une salle bis depuis leur réouverture, abondent en ce sens ; mais ce n'est pas leur rôle, même si c'est là que La Meute a pu donner ses créations Belgrade et La Famille royale (sur le grand plateau, de surcroît, excusez du peu !). Le TNP ouvre en grand ses portes à quatre jeunes metteurs en scène mais pas les plus indisciplinés qui soient (Baptiste Guitton, Louise Vignaud...). Les Subsistances font également ce travail, notamment en cirque.

Mais à quoi servent Le Point du Jour et Les Ateliers ? Le premier est aux mains de Gwenaël Morin et lui seul, quasiment jusqu'à l'été prochain (exceptées les cartes blanches au collectif X, à Nathalie Béasse, à Yves-Noël Genod ou au directeur des Amandiers-Nanterre Philippe Quesne, de janvier à avril). Le second n'est certes pas devenu un énième Carrefour market comme cela aurait pu être le cas après la délicate phase du départ forcé de Gilles Chavassieux. Actuellement dans le giron du TNG, ce théâtre aux doubles salles, en pleine ville et ouvert épisodiquement, n'est pas devenu le cœur d'une vie théâtrale lyonnaise qui semble ne pas avoir de souffle hors de ses mastodontes.

De toute évidence, Loïc Graber, tout nouvel adjoint à la Culture, devra rester vigilant à ce que la deuxième ville de France ait toujours un cœur qui, théâtralement, batte.


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