À la Fresh

Alors que revoilà du garage de San Francisco, véritable incubateur du genre : après le passage de Sonny & The Sunsets,  se présente The Fresh & Onlys, mené par l'omnipotent Tim Cohen, qui explore ce genre avec une geste toute personnelle.


C'est un fait bien connu des amateurs de rock indé, la scène garage et plus si affinités de San Francisco est si riche qu'elle déborde de tous côtés. Si bien qu'après Sonny & The Sunsets la semaine passée, Lyon accueille une autre belle formation de la Bay Area : The Fresh & Onlys dont on a pu croiser le leader, Tim Cohen, aux côtés de... Sonny & The Sunsets justement – preuve que le monde est petit.

Ce n'est guère étonnant quand on sait que ledit Cohen a œuvré au sein de multiples projets mais aussi en solo, en parallèle ou en amont de ses Fresh & Onlys. Mais ce sans jamais récolter tout à fait la reconnaissance qui lui siérait – et qui est par exemple celle d'un John Dwyer (Thee Oh Sees) ou d'un Ty Segall, figures auxquelles il peut éventuellement envier un peu de folie furieuse mais sûrement pas son talent d'écriture et de véritables aptitudes de caméléons musical.

Peut-être parce que Cohen et son groupe n'entendent pas se laisser assigner à une école, ou, pour le dire autrement, enfermer dans un garage, préférant papillonner sur le spectre pop au gré des morceaux et des envies qui vont avec.

Fantôme new wave

C'est encore le cas sur Wolf Lie Down, dernier album en date qui arpente la terre brûlée shoegaze (le morceau titre Wolf Lie Down en tête) autant qu'il fait reluire les mélodies pop les plus immédiatement séduisantes – le tube Impossible Man, ses guitares chromées et ses chœurs virils –, assène des coups de tronche post-punk aussi bien que des caresses folk aux accents western (Becomings).

On pourrait évoquer Brian Jonestown Massacre aussi bien que les Go-Betweens, Bill Callahan ou n'importe quel fantôme new wave – la voix de Tim Cohen, capable d'à peu près tout, pourrait être ce fantôme qu'il n'est pas sans rappeler – que l'on serait néanmoins loin du compte et incapable d'assigner ce groupe à résidence. Comme si, comme souvent, tout était dans le nom : quelque chose, qui tout en foulant des territoires maintes fois arpentés, le ferait d'une manière à la fois fraîche et unique.

The Fresh & Onlys + The Horsebites
Au Sonic le jeudi 20 septembre


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