Ty Segall, Ty Baby

Ty Segall & The Muggers + Audacity

Épicerie Moderne

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Garage Psychédélique / Savant fou, roi et bouffon du garage psyché, Ty Segall est l'une des "choses" les plus talentueuses et les plus folles à s'être essayé ces dernières années à faire tout et n'importe quoi. Quittant son air bonhomme de blond californien pour se muer en monstre pop, jusqu'à semer le trouble.

Perle productiviste du prolétariat garage rock, Ty Segall a tout du boy next door moyen. On jurerait même ce grand blond poupon de l'épisode 3 de la saison 5 de La Petite Maison dans la Prairie (on part du principe que tout le monde l'a vu) qui se distingue lors d'une mythique et antique partie de football américain. Lui ne cesse de répéter qu'il est un gars tout ce qu'il y a de plus normal — comme John Lennon, comme Kurt Cobain, qui étaient dingues.

Sauf que sous ce physique de Californien arrosé au jus d'orange (et à bien d'autres choses depuis) se cache une (pour ne pas dire plusieurs) personnalité de freak foisonnant d'idées et d'excentricités, à placer au sommet de la chaîne élémentaire du psyché rock d'obédience garage, option glam (on connaît ici son T. Rex : Manipulator et plus encore Ty Rex en étaient la preuve).

Voir sa démentielle prestation avec ses Muggers pour la promotion d'Emotional Mugger au Late Show de Steven Colbert en mode mi-Joker, mi-Phantom of the Paradise : vernis à ongles sur gants en latex et « wouhouhou » sur larsens des Enfers, déversement de bonbons sur le public (la chanson s'appelle Candy Sam) et évanouissement feint. Ou celle donné pour la radio KEXP où grimé en bébé, il braille, sur Big Man Baby, des « mommy », qui ne sont pas sans rappeler les effrayantes éructations de Johnny Rotten sur le Bodies des Sex Pistols.

Guitar-porn

Lors de l'interview qui accompagne la performance — où Ty se révèle si intenable, turbulent et hurlant qu'on brûle de lui faire gober de la ritaline — il concède être prêt à renaître. De fait, c'est ce que ce musicien prolifique (dix albums en sept ans et des projets plus ou moins parallèles dans tous les sens) ne cesse de faire : renaître à lui-même et à sa musique, suivant le large sillon garage rock et psyché en le creusant jusqu'au sang : soli de guitares, comme sur Diversion, à la limite du guitar-porn, production faussement (mais alors très faussement) approximative, fin d'album oscillant entre la torture et l'hypnose, comme souvent avec ce genre de petits malins ne sachant pas où s'arrêter, on est toujours à la limite de la parodie. Mais allez donc la trouver, leur limite.

À la fin de son Late Show, devant le corps écroulé théâtralement du chanteur polyfardé, gisant à terre, et surtout ne se relevant pas alors que les musiciens quittent la scène, Steven Colbert jette un œil et bredouille : « Il va bien, enfin, je crois. » La vérité de Segall est dans ce doute. Celui du grand couillon de La Petite Maison dans la Prairie capable de dégoupiller d'un riff jusqu'au HP le plus proche.

Ty Segall & The Muggers
À l'Epicerie Moderne le lundi 6 juin

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