Au rebord de l'Humanité

Philippe Vincent et David Mambouch questionnent ce qui nous précipitent vers la fin dans une création qui voir le jour au Théâtre de La Renaissance, La Fin de l'Humanité.


Des planches à la voie lactée : deux spectacles, en ce début février, ambitionnent de nous relier à l'univers lointain. Le très enfantin (c'est une qualité) et viscéral Dark was the night d'Emmanuel Meirieu aux Célestins,  et cette création qui naît au Théâtre de la Renaissance, La Fin de l'Humanité.

Le metteur en scène Philippe Vincent donne voix à trois femmes d'une cinquantaine d'années dans « trois langues — français, anglais, italien — destinées aux générations futures. Une voix à mettre dans un vaisseau spatial à destination d'une autre galaxie et qui sera découverte par une autre civilisation dans 10 000 ans ». Fidèle à son talent qui s'est déployé beaucoup au Théâtre de la Croix-Rousse, au Point du Jour — où Gwenael Morin l'avait invité trois mois en 2016 — et tout récemment au TNG avec l'ample Underground, "performance cinématographique" filmée en temps réel, il va à nouveau beaucoup s'appuyer sur la vidéo, le triturage des sons et amplifier ainsi les mots commandés à David Mambouch, qu'il retrouve après une collaboration sur Hamlet-Machine.

Via ce dernier (il a réalisé des films sur la chorégraphe) et avec la présence au plateau de l'une de ses danseuses phare, Laura Frigato, l'ombre de Maguy Marin va planer sur cette Fin de l'Humanité. Et ce ne sera pas de trop pour aller vers « non pas un spectacle de fin du monde, de fin de civilisation, de fin d'espèce » mais de « sensation de fin du monde, une rythmique, une accélération, un débordement, comme une vague : moi goutte d'eau qui déborde au milieu de milliards d'autres gouttes d'eau. C'est la multiplicité de ces gouttes d'eau qui effraie, qui mène à la paranoïa » énonce Philippe Vincent.

La Fin de l'Humanité
Au Théâtre de la Renaissance (site du bac à traille) du mardi 31 janvier au jeudi 9 février 


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