Les Rencontres d'après minuit

De Yann Gonzalez (Fr, 1h32) avec Kate Moran, Niels Schneider, Éric Cantona…


Au prix du foutage de gueule 2013, il y aura photo finish entre La Fille de nulle part, Les Coquillettes, La Fille du 14 juillet, Tip Top et ces Rencontres d'après minuit, d'une nullité tout aussi abyssale quoique pour des raisons différentes. Ici, une partouze organisée dans un lieu mystérieux (une maison hi-tech au milieu d'une forêt enneigée) vire plutôt à la branlette mentale, chaque personnage –   «L'Étalon», «La Chienne», «La Star»… – exposant son passé dans une logorrhée verbale qui a le redoutable inconvénient d'être particulièrement mal écrite.

Parfois, c'est comique, mais on ne sait pas si c'est voulu – Canto qui parle longuement de sa «queue», avant de déballer la marchandise, l'horripilant Nicolas Maury en mauvaise copie de Copi… ; souvent, c'est insoutenable de prétention, notamment la dernière demi-heure, qui figure un potentiel équivalent auteuriste d'Ed Wood ou de son clone français Jean Rollin.

En même temps, Yann Gonzalez ne fait que reproduire ce qu'on a l'habitude de voir dans le mauvais théâtre subventionné, et sa mise en scène, statique et plate, scénographiée mais jamais filmée, le souligne sans équivoque. Soit une certaine idée de l'avant-garde d'il y a quarante ans ou, si vous préférez, de la ringardise absolue.

Christophe Chabert


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