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Lyon Whisky Festival 2023

David Roussier

À ses débuts, la distillerie Warenghem, c’est surtout des liqueurs de plantes. Un petit peu d’histoire pour comprendre son développement depuis sa création en 1900.

Il y a plus de 100 ans, la famille Warenghem lance sa production de liqueurs de plantes en Bretagne. À l’époque, chaque région possède sa liqueur de plantes, mais c’est dans les années 60 que survient le premier changement majeur, Warenghem s’associe à Yves Leizour et déménage sur le site de la source Rest Avel, toujours en Bretagne. Il prend la succession 20 ans plus tard, à un moment où la distillerie ne va pas fort. La grande distribution étant passée par là, les petites distilleries régionales souffraient beaucoup. L’heure était venue de prendre un nouveau tournant, en l’occurrence celui du whisky.

C’est avec la distillerie Warenghem que débarque la production du whisky en France. Comment est venue l’idée de produire cette boisson dorée ?

L’absence de production de whisky sur le territoire était une anomalie qu’il fallait corriger ! À ce moment-là, on trouve des distilleries de whisky uniquement en Irlande et en Ecosse, mais c’était sans compter sur Yves Leizour et son commercial. Premièrement, l’idée a germé avec un constat simple, la France était alors le plus gros marché au monde du whisky. Enfin, en 1982, se tient une Garden Party de l’Élysée avec, à l’honneur, le made in France et un whisky importé qui fait fureur, le signe d’un filon à creuser.

L’implantation de ce petit nouveau, sur le marché français, 100 % français et breton, est-elle bien accueillie ?

En 1987, c’est le lancement du WB - whisky breton -, un blend composé de 25 % de whisky de malt et de 75 % de whisky de grain. Il a été plutôt long à implanter, car à l’époque, le marché était uniquement composé de blend, d’autant plus que les attentes des clients étaient élevées. L’aspect régional a créé des attentes alors qu’il s’agissait d’un blend simple et non d’un produit dégustation. Toutefois, grâce au succès du WB, la construction de notre première distillerie est lancée en 1993. À cette occasion, mon prédécesseur et également beau-père, Gilles Leizour, part chercher directement en Écosse des alambics à repasse. Armorik, notre whisky plus haut de gamme arrive peu avant les années 2000, on est à ce moment-là sur une commercialisation principalement en Bretagne.

Vous avez pris la succession de Gilles Leizour en 2016, avec quels objectifs et visions pour la distillerie Warenghem ?

Je suis arrivée dans l’entreprise en 2009, initialement dans l’audit financier, j’étais là pour accompagner l’export et le marketing. Gilles Leizour part en retraite en 2016, je prends la suite avec l’intention de développer considérablement l’export et c’est une réussite surtout depuis la fin de la période COVID. Le whisky français et notamment breton a acquis une légitimité à l’étranger grâce à l’Indication Géographique « Whisky breton » permettant d’assurer aux consommateurs un whisky brassé, fermenté, distillé et vieilli en Bretagne.

Pour les passionnés, les amateurs ou juste les curieux de passage dans votre région, la distillerie est maintenant ouverte au public…

Depuis 2019, dans le modèle des distilleries écossaises, on ouvre la distillerie au public pour des visites avec l’objectif d’offrir une expérience immersive. Plusieurs parcours de visite sont proposés, amateur ou novice, chacun peut y trouver son compte, avec entre autres, des ateliers assemblage ou encore de dégustation. Et puis faire son propre assemblage, pour un passionné, c’est génial !

Pour cette année, quels sont vos gros projets à venir ?

Deux gros projets pour l’année, déjà l’ouverture de notre propre tonnellerie. L’objectif étant de faire perdurer ce savoir-faire et d’ouvrir le champ des possibles sur le type de fût. En matière de recherche et développement, ça ouvre le champ des possibilités. Ensuite, nous travaillons sur notre distillation afin de réguler nos consommations d’eau et d’énergie. On est en phase d’études, mais ce sera pour 2023.

Un dernier mot sur Armorik, le premier single malt français et breton…

Armorik est pensé dans la tradition écossaise. C’est une double distillation, de l’or malté 100 % français et quasiment intégralement bio depuis bientôt 3 ans. On l’a voulu avec du corps et beaucoup de fruits, il s’apparente au Speyside d’Écosse. Armorik est une gamme large, mais dans ce salon, nous proposons notre gamme caviste classique à double maturation, un cœur de gamme qui diffère selon le fût utilisé.

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