Si l'année 2016 fut meurtrière parmi les musiciens, elle n'a pas non plus épargné les gens de cinéma : emportant le réalisateur François Dupeyron, elle laisse un peu orphelines les Rencontres brondillantes du cinéma français, baptisées en hommage à son film Drôle d'endroit pour une rencontre (1988).
Mais que cette légitime mélancolie ne dissuade personne de prendre part à la fête — au contraire ! Ramené à trois jours bien tassés, le festival conserve ce qui fait son sel et son âme : une programmation généreuse de films d'auteurs (dix longs métrages au total) présentés pour la plupart en avant-première et, surtout, par ceux qui les ont faits. Car le public des Alizés apprécie tout autant de découvrir des inédits que de converser de manière privilégiée avec les cinéastes et comédiens les accompagnants.
Pour cette 26e édition, la distribution demeure prestigieuse, convoquant une figure active des six dernières décennies — le vétéran Paul Vecchiali, autour de ses deux plus récentes réalisations, Le Cancre et C'est l'amour — ainsi qu'une myriade de visages ayant émergé depuis la création du festival à l'aube des années 1990 : de Manuel Sanchez (pour La DorMeuse Duval) à Dominique Cabrera (Corniche Kennedy), en passant par Zinedine Soualem (pour D'une pierre deux coups), Lolita Chammah, Pascal Cervo et Elise Girard (Drôles d'oiseaux) ou Gilles Marchand et Jérémie Elkaïm (pour l'inquiétant Dans la forêt).
Il accueillera également de jeunes bobines dont on reparlera, telle Anne-Dauphine Julliand et son documentaire Et les mistrals gagnants consacré aux enfants malades, mais encore Morgan Simon et son comédien fétiche Nathan Willcocks pour un drame intime aussi épidermique que rugueux, Compte tes blessures. Comptez donc sur Bron ce week-end.
Drôle d'endroit pour des rencontres
Au cinéma Les Alizés à Bron du vendredi 27 au dimanche 29 janvier