Lundi 15 décembre 2014 De Sophie Letourneur (Fr, 1h27) avec Lolita Chammah, Benjamin Biolay, Félix Moati…
Les Coquillettes
Par Christophe Chabert
Publié Mardi 19 mars 2013 - 1783 lectures
Les Coquillettes
De Sophie Letourneur (Fr, 1h12) avec Camille Genaud, Sophie Letourneur...
De et avec Sophie Letourneur (Fr, 1h12) avec Camille Genaud…
Sophie Letourneur va présenter au festival de Locarno son nouveau film. Elle y embarque ses comédiennes, chaudes comme de la braise, pendant qu’elle ne rêve que d’une chose : coucher avec Louis Garrel, qui vient de son côté présenter La Meule. L’affaire est racontée quelques mois plus tard dans son salon, avec ses mêmes copines, créant des va-et-vient entre le récit rapporté et sa mise en image. Un dispositif qui rappelle Eustache pour une idée qui évoque Jacques Rozier.
Soit. À l’arrivée, c’est un cas d’école en forme de désastre filmique. Que des trentenaires se comportent comme des adolescentes, c’est déjà embarrassant. Que Locarno soit décrit comme un festival de sous-préfecture et l’été comme un morne automne, c’est cocasse. Que l’on y croise tout ce que la presse parisienne compte de critiques snobs venus faire un tour dans le nouveau film de leur copine, on dit adieu à la déontologie minimale et on comprend comment ce cinéma-là survit, en tuant à petit feu les journaux qui l’encensent.
Mais le plus grave, c’est l’inanité totale du projet : en levant le voile sur l’arrière-cour du film d’auteur à la française, Letourneur ne fait que légitimer tout ce qu’on lui reproche, son égocentrisme, son côté clanique, son absence de regard sur le monde. Les Coquillettes est peut-être un grand film kamikaze, une bombe à retardement qui effacera définitivement ce nombrilisme avec du poil autour. On peut toujours rêver.
Christophe Chabert
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