Un survol de ce qui va passer aux Transmusicales à partir du jeudi 5 décembre jusqu'au dimanche 8. Après avoir fait le tour de la programmation de cette 35e édition du festival, l'adjectif qui vient, c'est festif, disco, avec une grosse soirée le vendredi notamment hall 9, et puis trans-styles, le festival mérite toujours son nom qui était décidément visionnaire il y a 35 ans.
Rhaa, cette soudaine bouffée de découvertes. Chaque année l'écoute des groupes des Trans ouvre les écoutilles, montre toute la vitalité de la création musicale notamment française puisque l'année dernière la moitié de la programmation était française. Cette année cela semble être encore le cas, Jean-Louis Brossard et son équipe nous feront écouter les sons de demain. Petit tour, tout en subjectivité.
Jeudi
On se dépêchera d'arriver au parc expo pour voir Chic Gamine (Canada) sonorités vocales à la Fugees avec un batteur brésilien, une lead impressionnante de soul black sans pour autant en avoir les atours.
Mais aussi rock comme ce titre : All Night
Et puis 45mn plus tard, Moodoïd (FR). Alors voyez-vous, le guitariste du groupe Melody's Echo Chamber (l'année dernière aux trans) est aussi le fils de Jean-Marc Padovani saxophoniste de jazz, repéré également par Kevin Parker. Il monte un projet très musical, psychédélique, tantôt Tame Implanant comme Je suis la montagne :
Ou plus cosmopolite extatique comme De folie pure. Ils planifient l'enregistrement d'un disque en janvier, c'est donc un concert-test en avance de phase dans la pure tradition transmusicalienne comme avait pu l'être celui de Burning House l'année dernière. A voir.
On enchaîne avec l'une des affiches aguicheuses du festival : London Grammar (GB). Electro-pop vocale à la The XX, ils ont été remarqués cet automne avec la sortie de leur album If you wait.
Après ça, pour se réveiller, rien de tel que Luke Jenner (USA), le chanteur de The Rapture qui se lance en solo. Découverte également, on ne trouve pas grand chose sur lui seul, il a fait un peu de DJing, electro-rock, on connaît le son plus abrasif de The Rapture, il faudra aller au Hall 3 à 23h pour découvrir ce que cela donne.
Ou encore pour ne pas trop s'éloigner, Bosco Delrey (USA) rock alternant brit-pop acide un peu à la Stone Roses, et le rock à rockabilly. Les trans précisent "remixé par les Beastie Boys, invité par Benjamin Biolay à revisiter ses Confettis et pressenti pour contribuer à la BO d'un des prochains films de Terrence Malick".
La fin de cette journée se fera apparemment dans la bonne humeur avec Natalia Tena l'actrice (Game of Thrones, Harry Potter...) et son groupe Molotov Jukebox (GB). Elle joue de l'accordéon dans un groupe au folklore latino-caribéen qui communiquera sans doute toute son énergie :
EDIT : Molotov Jukebox ont annulé. Ils seront remplacés par Sixtine
Et puis Har Mar Superstar (USA) : reprises pop rock des années 80 avec humour. Ambiance Ally McBeal.
Vendredi
On commencera en fin d'après-midi par aller voir The Same Old Band (vous pouvez télécharger leur EP) à l'étage du Liberté, des Lorientais qui font de la grande brit pop à la Charlatans aussi bien voire mieux qu'en face. Mélodieux, ils jouent légèrement noisy et très classe comme on la faisait dans le temps, sans conservateurs ni ethoxyquine.
Avant d'aller au Parc Expo, on peut peut-être faire un tour aux Bars en Trans au Live Club pour aller voir cette petite pépite qu'est Joy Wellboy (merci Carole). Ils sont chez B-Pitch Control:
Et puis il y a une soirée bien délirante qui s'annonce. à commencer par Le Vasco (FR) : avec un nom qui fleure le sud, cette électro bien froide sent plus la Scandinavie. Entre trip-hop nordique (She saw the light) et sons dub step punk (La Transe des Oiseaux). On a plein de surprise à l'écoute de Vasco (en téléchargement aussi). Dans un style complètement différent, Melt Yourself Down (GB) envoie une basse sèche et puissante à la Chemical Brothers, des saxos délirants, des rythmes exotiques, et une vidéo test d'épilepsie : si vous arrivez à tout regarder, vous êtes sûrs d'être tranquilles de ce côté-là.
Pour se remettre, on va aller danser une salsa revisitée par Meridian Brothers (Colombie) en électro-pop naïve, lo-fi acide et ondulée. "Dadaïsme" qu'ils disent sur le site des trans, l'adjectif est assez parlant :
Et puis des rebelles qui viennent de Floride, les Jakuzy Boys. Ils ont déjà 3 albums à leur compteur, ils sont rodés dans leur psy-rock sous amphèt et se moquant des conventions. Hall 3 ça va être un sacré bordel :
Mozes and the first born (Pays-bas) : bon group de rock que nous a déniché Jean-Louis Brossart dans un bowling, on pense du coup au Big Lebowski, ils ont aussi cette énergie intérieure classieuse à nous transmettre. Suffisamment en tout cas pour faire hocher la tête de Jean-Louis dans cette vidéo, c'est dire :
Toujours rock mais plus américain The Skins (USA) : dans le genre ados-affichants-une-maturité-étonnante, ils font forts, j'avais vu passer cette vidéo il y a quelques mois dans laquelle on les voit en condition de répétition/sudio. Ils ont entre 13 et 19 ans, ils sonnent juste, s'ammusent (le jeune batteur est impressionnant).
Côté électro, Nova Heart (hine) : pop minimale et sombre autour de la voix pleine de timbre d'Helen Feng (faisant penser parfois à celle de Feist) ; un groupe d'électro qui a une chanson qui s'appelle Ethereal ne peut pas faire de la mauvaise musique (for geeks only). Public Service Broadcasting (GB) : electro pop savante comme ces clips de Himalaya ou Spitfire, samples entêtants avec des nappes enveloppantes
La teuf Daft-funk du hall 9
Après Les Gordon, un garçon sur Novation Launchpad + Ableton (comme Madeon) qui a su se créer un monde bien à lui avec certains morceaux de samples de guitares épurées, d'autres plus électroniques nous retrouverons (ou pas) Stromae (Belgique), l'auteur de Alors on danse. Son dernier album, Racine Carrée est plus léché avec des lignes mélodiques plus élaborées, et aussi des morceaux plus commerciaux comme son titre Papaoutai où il emploie du vocoder. Il lancera en souplesse la suite.
C'est à partir de là, à 11h50 que le hall 9 devrait se transformer en gros dancefloor de 7000 personnes.
Avec Horse Meat Disco (GB) d'abord. Collectif de 4 dj qui jouent une disco vintage revisitée par de l'électro, pleine de réverbération très 80, ou encore groovy comme ce début de mix :
Toujours dans cette tendance très funk à la Daft-Punk (pour leur dernier album), Escort (USA) très tradi (Cameleon, Cocaine blues)
Parfois plus electro FM comme Cabaret, ou plus pop avec ce remix de Tracey Thorn (Everything but the Girl, Massive Attack), festif avec Select, il suffit d'écouter les 37 tracks sur soundcloud pour constater que ça leur laisse pas mal de champ. On verra vers où ils veulent nous emmener ce soir là.
On continuera dans la nuit avec Marcus Marr (GB) : parfait pour passer de morceaux encore un peu disco
à une house inventive deep et sombre :
Et puis on se finira avec The Crystal Ark (US) : entre autres projets aux multiples facettes de Gavin Russom ex-LCD Soundsystem. Très variés dans soundcloud allant de deephouse à des mix plus foutraques dans la lignée de ceux de James Murphy (avec de meilleures transitions ;) ce qui n'est pas très difficile). Que vont-ils faire après Marcus Marr, Horse Meat Disco, et Escort ?
Samedi
On pourra aller se dégourdir les stéréocils en allant écouter The Travellers (FR) : encore des français qui resemblent à des Anglais brit-pop tendance Austin Powers sérieux s'abstenir. Et puis Dead qui joue à domicile, à l'étage du liberté. Dark et froid ils sont une réminiscence de cold wave et noise pop des années 2020.
Un hall 3 rock
Luz, le dessinateur de Charlie Hebdo commencera derrière les platines pour un mix rock plein de transpi et mélancolie si l'on en croit les playlists de son site (Motörhead, Arcade Fire, Roxy Music, We Have Band, LCD Soundsystem, Iggy & the stooges, Yeah Yeah Yeahs, Peaches, The Fall). Ambiance eclectique.
Suivra la pop mélodieuse et sexy de Iva G Moskovich (GB) : originaire de Bulgarie, elle fait solo après son groupe britannique Drop Out Venus. Sorte de Milla Jovovich qui peut aussi bien aller vers le côté sombre de son groupe de rock passé ou de cette pop plus légère au risque de devenir évanescente.
Kid Karaté (Irlande) : du rock à la Birth of Joy/Black Keys qui déchire.
Daughn Gibson (US) : rock américain ambiance road trip route 66 avec piercing, clopes, billards, marcels et slide-guitars. Pas trop ma tasse de thé, mais Daughn il chante bien.
Velvet Two Stripes (CH) : trio féminin pop rock, petit côté trash, déstructuré, une Joan Jett avec Sonic Youth des guitares qui piquent sans manquer de charme.
Un hall 9 tech/house
A part Tiger and Woods le son sera produit par des machines ici.
Fakear (FR) : electro planante entre du Kinobe/Zero 7 en plus élaboré avec une forte touche japonisante assumée vu les références au pays du soleil levant (ne serai-ce que dans les titres). Parfait pour débuter la soirée dans les gradins du hall 9.
Ensuite il y a accélération au hall 9 avec Tiger and Woods (Italie). Ils ont du se tromper d'un jour, ils étaient en thème avec la soirée de la veille : mix en duo avec de l'électro et de la disco dedans. Et The midnight Beast (GB) : des djeuns qui se foutent de la musique commerciale en la parodiant et en la remixant, ça donne un mélange electro-pop-FM-dubstep qui tape fort : "Fuck the Harlem Shake !!!"
Joris Delacroix (FR) : joue et compose de la house minimale. Son titre Maeva vous dira sans doute quelque chose :
Julien Jeweil (FR) : techno melodique et hypnotique.
Konstantin Sibold (BRD) : résident du club Rocker 33 dans sa ville de Stuttgart. Techhouse allemande comme on aime, bien carrée, mais avec des variantes moins habituelles comme ce remix oriental :
Un hall 4 barré et cosmopolite
DAKHABRAKHA (Ukr) : musique de l'est, bordélique enchanteresse, entêtante et magique, allant chercher plus au sud avec certaines intonnations berbères. Ou encore Kosmo Pilot (fr) mix eclectique afrobeat, bossanova, funk oriental.
Lonnie Holley (USA) : au départ plasticien sculptant en mémoire de ses neuveux, il fait aussi de la musique expérimentale, intuitive et spontanée. Probablement un spectacle original et unique.
Et en passant on pourra aller voir dans la green room dédiée à l'électro Louisahhh!!! (USA) : tech minimale et deep dans la trempe de Chloé ou Ellen Allien, qui posera peut-être sa voix sur ses mix.
Dimanche
Il y a plusieurs écoles à l'Ubu pour le dimanche : Golden Teacher (Ecosse) de l'électro punk avec chanteuse black pour rester perché ou alors pour redescendre en souplesse, il aura Jungle, un truc qui déchire, un peu à la Metronomy mais avec la coolitude black en plus :
A bientôt pour un débrief sur place !
