Personnal Shopper

Avant-première, hier soir, du film d'Olivier Assayas au Comœdia

Double avantage de l'avant-première, déjà tu deviens un gros privilégié qui peut vociférer sur le film avant tout le monde, deuxièmement, tu peux écouter le réalisateur sexagénaire à l'introversion adolescente répondre au public (pour ceux qui l'ignoreraient, un public lyonnais tient davantage du congrès pachydermique sous Xanax que du concert d'ACDC - tu le sens le gros trolling immonde qui vise à t'exciter pour tenir jusqu'à la fin de l'article).

Olivier Assayas nous apprend, après la séance, que nous devons Personnal Shopper à une énorme déconvenue : la veille du premier jour d'un tournage aux USA/Canada, le film a été annulé ; pour rebondir, il se plonge dans l'écriture et aboutit au scénario de Personnal Shopper. Il choisit de reprendre Kristen Stewart, à qui il souhaite donner plus d'espace que dans Sils Maria.

Assayas, c'est le réalisateur qu'il faut savoir aimer. Note pour plus tard, la prochaine fois que tu parles ciné avec un(e) mec(euf) pointu(e), positionnes-toi comme il se doit. A savoir, tes réalisateurs préférés sont Arnaud Desplechin, Philippe Garrel, Apichatpong Weerasethakul et bien sûr Olivier Assayas. Il a été critique aux Cahiers du Cinéma et Rock & Folk puis est passé à la réalisation, tu vois le genre... Assayas porte avec lui à la fois une promesse géniale et l'angoisse d'un microcosme ultra-codé.

En résumé, pour les feignasses de la rétine :

Histoire d'un deuil. Un seul personnage. Kristen = "au-dessus, c'est le soleil". Mise en scène géniale. Ectoplasme mais pas comme dans Ghosbusters, quoique... Benjamin Biolay en Victor Hugo = je peux mourir en paix. Film audacieux, confus, plein de questions.

Autant Sils Maria était génial, très abouti, un propos clair et traité avec profondeur. Ici, Assayas lève beaucoup de lièvres et n'a pas la meute pour tous les suivre (métaphore courageuse quoique totalement bancale). Maureen (Kristen Stewart) est en deuil et attend un signe de son frère jumeau défunt. Sa quête mystique est à la fois son salut et sa damnation tant elle semble partir en vrille mortifère. Le film figure avec justesse ce long moment de flottement qu'est le deuil, celui qui va du déracinement du décès jusqu'à l'acceptation. Je ne particpe pas au galvaudage du terme en écrivant que la mise en scène est géniale (tout serait à analyser précisément, le rapport contenant - mode, apparat, vêtements/contenu -âme, ectoplasme, la première scène dans la maison, le regard caméra, ...). L'actrice ? Ouf ! Kristen Stewart est top, elle est juste ! Sinon tristesse de l'absence de seconds rôles.

Faut-il y aller ? Je ne suis pas ta mère ! Au pire, tu perds 6 €, au mieux tu gagnes 20 points de QI...

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