Mardi 17 octobre 2017 Le théâtre du Verso accueille deux représentations d'une pièce qui marie brillamment le verbe de Bukowski et les envolées du jazz. Une exploration musicale improvisée pour cinq musiciens et un comédien.
Depuis les années quatre-vingts les groupes rivalisent d’invention pour se faire un nom sur une planète musicale à démographie galopante. Au milieu du grand n’importe quoi, certaines tendances semblent cependant se dessiner. Tout d’abord il y a ceux qui font dans l’initiale minimaliste quelques fois faussement anonyme (M, L, The XX, Alexis HK, Arthur H ou Dominique A), dans la répétition bégayante (Duran Duran, Birdy Nam Nam, Twin Twin, Imbert Imbert, Poni Poni Run Run…) ou encore dans les noms à rallonges : au pays d’Orchestral Manœuvre In The Dark, on retrouve le très engageant Clap Your Hands Say Yeah, eux-mêmes battus à plates coutures par nos amis lyonnais du The Very Big Experimental Toubifri Orchestra. Il faut dire que certains s’y mettent à plusieurs, façon « machin et sa bande » comme l’on fait en leur temps Lloyd Cole and the Commotions, Kid Créole and the Coconuts, Nick Cave and the Bad Seeds et plus récemment Lilly Wood and the Prick, Wax Taylor and the Dusty Rainbow Experience ou, dans un mode plus épuré, Marcel et son Orchestre. D’autres encore jonglent avec les mots pour mieux détourner des expressions qui nous sont familières (Les doigts de l’Homme), osant même s’attaquer aux compositeurs classiques à l’image des Blérots de Ravel ou des excellents Mozart Fuckers.
Il y a ceux qui trompent leur monde comme, par exemple, les Britanniques du groupe Saint-Etienne, les Suédois de I’m From Barcelona et le rappeur Booba qui n’a rien-mais-alors-vraiment-rien d’un gentil petit ourson ! A priori rien de commun entre les BB Brunes, Alpha Blondy et Carla Bruni : leur trouver un lien musical serait franchement tiré par les cheveux. J’aurais en revanche un léger faible pour les formations qui jouent du contresens (Les Alpinistes Hollandais, Les Négresses Vertes, Arctic Monkeys…) ou au contraire s’amusent d’une traduction littérale comme l’ont osé les membres du groupe Jean Marron, en hommage à James Brown. Enfin, comment de ne pas citer les musiciens qui assument pleinement leur esprit potache (Les Amis d’Ta Femme), leur préférence pour la bidoche (Les Ogres de Barback) ou leur addiction aux boissons alcoolisées (les plus nombreux sans doute) : Tournée Générale, Rue d’la Soif, les Monty Picon ou encore Karburo’Jack. Vous me direz, tous les goûts sont dans la nature… Mais si Les Tartignoles et les Charentaises de Luxe font dans le burlesque-à-papa, les punks lillois du groupe Gronibard et nos voisins clermontois de Pryapisme ne font, eux, pas dans la dentelle !
Portrait du guitariste Sébastien Joulie, extrait d’un travail effectué en 2008 pour le groupe Jazz dans le Ravin, nom prédestiné puisque après quelques concerts le projet est assez vite tombé à l’eau.
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