La danse dans tous ses états

Cette saison à Saint-Étienne, la danse contemporaine varie ses registres : de l’intime au spectacle grand format en passant par la Suisse et ses excentricités… JED

Inconnu il y a encore deux ans, le chorégraphe Davy Brun, ancien danseur du Ballet de l’Opéra de Lyon, est l’un des nouveaux talents à découvrir cette saison.

Renouant avec un mouvement très « dansé » que délaissent parfois ses collègues, l’artiste déploie un univers original. Pour sa prochaine création avec six interprètes, Christoffa, il s’inspirera rien moins que de la biographie de Christophe Colomb sur des musiques du XVe Siècle ! Un spectacle très attendu que l’on pourra voir à l’Opéra Théâtre les 7 et 8 mars. La structure accueille par ailleurs en résidence un autre jeune chorégraphe, Yan Raballand, à l’univers et au vocabulaire fait de légèreté, de délicatesse et de poésie, accompagné aussi bien de musique classique que de variété française (Viola-Contrepoint le 8 février et Bulles chorégraphiques du 2 au 12 mai hors les murs au Musée de la Mine)…

Toujours spectaculaire, souvent brillant, le beaucoup plus célèbre Frédéric Flamand reprendra quant à lui avec le Ballet de Marseille (le 2 décembre) l’une de ses premières pièces confrontant la danse à l’architecture, des interprètes virtuoses et survoltés au dispositif complexe de Elisabeth Diller et Ricardo Scofidio. Datant de 1996, Moving Target s’inspire librement des Carnets du danseur Ninjinski qui passa la moitié de sa vie en hôpital psychiatrique.

De la Bible à l’Eurovision

L’Opéra Théâtre accueillera ensuite, le 28 janvier, une autre star de la danse, Angelin Preljocaj avec Suivront mille ans de calme. Dernier opus en date du chorégraphe adapté de l’Apocalypse selon Saint-Jean sur une musique de Laurent Garnier et une scénographie signée par la star indienne de l’art contemporain, Subodh Gupta ! Dans un registre moins grandiloquent et plus intimiste, nous vous conseillons de découvrir l’univers abstrait et érotique de Perrine Valli, revisitant le thème de la prostitution et l’œuvre de Georges Bataille dans son duo Je pense comme une jeune enlève sa robe. Une pièce présentée le 8 décembre dans le cadre du festival « Made in Suisse » (du 5 au 17 décembre). On y verra beaucoup de danse (Marie-Caroline Hominal, Eugénie Rebatez…) mais aussi et surtout le performeur et metteur en scène Massimo Furlan. Un artiste impertinent et barré capable de rejouer seul sur un stade quelques matchs de football d’anthologie ou d’explorer la fragile frontière entre l’homme et l’animal sur la musique «barbare» du dernier album de Killing Joke. À Saint-Étienne, les 6 et 7 décembre, il endosse les rôles de tous les concurrents du concours de l’Eurovision de… 1973, titre de son improbable et indispensable spectacle !

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