De Robert Guédiguian (Fr, 2h14) avec Syrus Shahidi, Simon Abkarian, Ariane Ascaride...
Tout finit bien, du moins en intention : Guédiguian dédie Une histoire de fou à ses camarades turcs de lutte. C'est-à-dire ceux qui partagent son espoir de voir un jour Ankara reconnaître le génocide des Arméniens de 1915 ; qui adhèrent également à ses idées et idéaux progressistes.
Plus que cette adresse œcuménique, c'est le capharnaüm et la naïveté de son film qui surprennent. À croire que, tétanisé par le poids symbolique du sujet (comment la jeunesse issue de la diaspora arménienne a repris, dans les années 1980, le flambeau révolutionnaire et la voie armée abandonnés par ses aînés), le cinéaste a oublié qu'il savait réaliser une œuvre historique (pourtant, L'Armée du crime), un polar (pourtant, Lady Jane) et plus encore un film sur l'Arménie.
Alors que Le Voyage en Arménie (2006) approchait la question avec finesse et sensibilité (donc efficacité), il tombe ici dans les pires travers du cinéma didactique – certains protagonistes semblent rejoindre la cause des victimes arméniennes plus par magie subite que grâce à l'argumentation. Une histoire de Fou sent le film "de devoir" et non l'œuvre personnelle.