Zoom sur l'une des têtes d'affiche du festival, qui se produira vendredi 9 septembre au club secret du Palais des sports.
Tête d'affiche de la première nuit du festival Jour & Nuit, Helena Hauff n'oscille pas forcément dans un registre radicalement nouveau. Cette techno sombre, brute et abrasive, teintée de pulsations industrielles, d'électro de Detroit, de mélodies synthétiques, de sonorités acid et d'influences cold-wave et italo-disco, on l'a déjà entendue chez d'autres, mais rarement dispensée avec une telle force de conviction.
Originaire de Hambourg et figure récurrente des soirées interlopes du club Golden Pudel, centre névralgique de la scène underground de la ville, la jeune Allemande a vu sa carrière exploser en l'espace de quelques années. Une carrière pourtant construite sur des valeurs diamétralement opposées à celles actuellement en cours dans la scène électronique mondiale : à rebours du fonctionnalisme et de la seule quête d'efficacité, Helena Hauff défend en effet une techno sauvage, crue, pulsionnelle et indisciplinée, où l'intensité et la puissance d'évocation règnent en seuls maîtres à bord. Quitte à déstabiliser l'auditeur et l'extirper, de force, de sa zone de confort.
Une ligne de conduite radicale, mais néanmoins parfaitement maîtrisée, qui contamine aussi bien ses DJ-sets que les sorties de son label Return To Disorder, ou ses propres productions musicales. Toujours improvisées et enregistrées en temps réel, sans filet, ces dernières ont d'ailleurs séduit des labels plus expérimentaux et avant-gardistes que le tout venant techno, comme l'excellent Pan de Bill Kouligas ou encore le label d'Actress Werkdiscs, sur lequel Helena a sorti l'an passé Discreet Desires, premier album irréprochable.
Helena Hauff & Micropop Records
Au Palais des sports, vendredi 9 septembre à 23h