C'était 2017... / Avec trois groupes locaux qui en envoient... et une salle de concert qui en envoie aussi.
Le PB d'or du tube de l'année : "Elle disait" de Ma Pauvre Lucette
Bon, certes, le morceau date d'il y a deux ans, mais comme c'est en 2017 que le groupe grenoblois (dont certains de ses membres sont basés plutôt loin de la capitale des Alpes) a commencé à se professionnaliser (et à véritablement faire parler de lui), on ne souffre pas trop d'avoir du retard.
Elle disait, c'est un morceau qui synthétise parfaitement les diverses influences du groupe (ils sont à la croisée des chemins entre variété française, chanson réaliste et pop comme on l'avait écrit pour annoncer leur concert à la Bobine en mars dernier). Et qui a presque réveillé notre côté roots refoulé grâce à ses légères entournures chanson française festive évoquant le groupe Fauve qui aurait migré dans la campagne et qui, surtout, aurait décidé de ne pas se prendre au sérieux – « Même si tu sais pas danser, on pourrait tourner un peu ».
Un côté décalé qui se retrouve également sur scène (comme à Musilac sur la photo de cet article), Ma Pauvre Lucette s'épanouissant dans de drôles de concerts théâtralisés construits autour d'une cérémonie pour cette fameuse Lucette disparue.
Le PB d'or de la surprise musicale de l'année : Pelouse
Cet automne, on avait publié un article enthousiaste sur le dernier projet du musicien et chanteur grenoblois Xavier Machault. « Manière de rock acoustique empruntant au meilleur d'une chanson française indé aux idées noires, Pelouse vient de publier un EP aux contours contondants et à la surface pelée idéale plus enclin à laisser pousser les idées noires que la verdure. Tant mieux. » On s'est donc rendu à la Bobine pour découvrir ça en live : c'était véritablement grandiose !
Sur scène, le trio formé par Valentin Ceccaldi au violoncelle, Quentin Biardeau au saxophone et aux claviers et Xavier Machault au chant donne à sa musique une force magnétique hypnotique, notamment lorsque les deux musiciens partent dans des envolées fulgurantes – pauvre violoncelle. Pour info, ils seront vendredi 19 janvier à la Source, en première partie d'un autre ovni musical français (le groupe Mendelson).
Le PB d'or de la confirmation de l'année : Quai d'Orsay
On a souvent écrit sur le quatuor grenoblois Quai d'Orsay afin de vanter les mérites de son sympathique (et surtout parfaitement exécuté) pop-rock aux accents british. Ce n'est pas la sortie en novembre dernier de leur premier album Dark Way (plein de pépites, comme le tubesque I don't want to waste my time ou le délicat Lydie) qui nous a fait changer d'avis. Ni le concert qu'ils ont donné dans la foulée (en mode quintet) à la Source. Voilà qui est dit (ou plutôt écrit).
Le PB d'or de la salle qui gagnerait à être plus connue : la Source
La salle de concert de l'agglo, c'est la Belle électrique, point. Certes ; mais il y en a d'autres aux alentours, qui d'ailleurs étaient là avant et ont toujours un rôle à jouer. Parmi elles, la Source de Fontaine tire discrètement son épingle du jeu avec une programmation exigeante alternant têtes d'affiche solides (en 2017 Philippe Katerine, Fishbach, Piers Faccini, Albin de la Simone, la Rumeur...) et propositions plus confidentielles, offrant aux curieux qui acceptent de franchir le Drac (ce qui ne serait pas le cas de tout le monde selon le directeur des lieux Jean-François Braun, d'où le titre de ce PB d'or) un beau panorama musical de ce qu'il se fait en ce moment ici comme ailleurs – la programmation est très ouverte sur le monde.