Vitrine annuelle du boulot méritoire accompli chaque saison par l'équipe du Méliès, les 18e Rencontres Cinématographiques Jeune Public prouvent, et besoin en est, que l'éducation à l'image est une nécessité primordiale. FC
D'aucuns ne manquent pas de pester contre le manque d'intérêt des ados pour tout ce qui sort de leur pré carré culturel – en dehors de Twilight, point de salut ? Marco Gentil, responsable des animations Jeune Public du cinéma Le Méliès, calme le jeu direct. «Non mais c'est normal, c'est un âge qu'on a tous connu, où l'on est en opposition quoi qu'il arrive...». Et le même Marco de nous assurer avec son usuel zen que le plus jeune public se targue de son côté d'une curiosité et d'une soif de connaissance on ne peut plus rassurante – selon notre interlocuteur, certains enfants se réjouissent même désormais de pouvoir apprécier les films en version originale ! Le tout étant de savoir les accompagner dans leurs découvertes, pour leur donner envie de poursuivre dans cette voie. C'est là que se situent les enjeux des Rencontres Cinématographiques, qui connaissent cette année leur 18e édition, placée sous le signe ô combien prometteur et évocateur, du merveilleux. Un événement qui prend à cœur d'investir son public, de le sensibiliser à la matière cinématographique de façon pragmatique, prolongeant le plaisir des séances par des animations (l'accent est particulièrement mis sur le conte et le ciné-concert cette année) et autres lectures transversales des œuvres.
Les merveilles du monde
Pour appuyer son propos, la programmation des Rencontres embrasse goulûment tous les styles, les nationalités et les époques, avec en ligne de mire des œuvres dévoilant un imaginaire fécond. Citons tout d'abord la projection exceptionnelle du tout aussi sublime qu'inédit Souvenirs goutte à goutte d'Isao Takahata (réalisateur du Tombeau des Lucioles), plongée bouleversante dans une ruralité magnifiée par le talent de l'artiste ; côté animation japonaise, on pourra également découvrir en avant-première l'intrigant Summer wars de Mamoru Hosada. On se réjouit violemment, les deux pouces levés, de la reprise du génial Max et les Maximonstres de Spike Jonze, passé scandaleusement inaperçu dans l'ombre envahissante des schtroumpfs géants de James Cameron. On ira revoir le beau Brigadoon de Vincente Minnelli, L'éternel Magicien d'Oz de Victor Fleming, ou la copie restaurée du Tarzan l'homme singe de W. S. Van Dyke, et on versera toutes les larmes de notre corps devant le somptueux Devdas de Sanjay Leeka Bhansali. Autant d'occasions pour que le public des Rencontres se mue en ados qui font toujours la gueule, mais avec une plus grande variété de goûts !
18e Rencontres Cinématographiques Jeune Public
Du 10 février au 3 mars, au Méliès