Les Rencontres cinématographiques jeune public ont atteint leur majorité l'an passé. Était-ce une raison pour stopper net leur ascension ? Non, évidemment, car le jeune public n'a de cesse de se renouveler. Alors on continue. Lætitia Giry
C'est avec une vigueur toute admirable que les Rencontres débutent ce mercredi, un peu en avance sur les vacances d'hiver - le programme couvre judicieusement ces semaines de trêve pour les enfants. Cette année, le Méliès précise à nouveau sa ligne éditoriale en assumant une thématique ouvertement « auteuriste », en se plaçant « À auteurs d'enfants », plus que jamais déterminé à faire découvrir aux jeunes qu'un bon film est avant tout un objet réfléchi et pas seulement une succession d'images (comme certaines productions essaient de le faire croire à tous, et ce le plus tôt possible). À la programmation purement « cinéma » s'ajoute des rencontres, des ciné-concerts, des ciné-contes, des séances de courts-métrages... Autant de formats un peu décalés ayant vocation à happer l'attention du jeune, lui faire miroiter les innombrables possibilités de cet art qu'il est plus heureux de connaître dans la richesse que par le seul biais de Walt Disney.
Nostalgie partagée
Dans les faits : les films. Des inédits à découvrir en avant-première : Colorful – l'un des derniers nés japonais – ou Le vilain petit canard, produit russe certifié modeste et drôle. La version légèrement inconnue d'Aladin et la lampe merveilleuse datant de 1970, ou encore la fameuse Princesse Mononoké. Des morceaux d'anthologie qualifiés très justement « d'incontournables », avec Edward aux mains d'argent, qui nous rappelle qu'il y eut un grand Tim Burton avant sa déculottée Alice aux pays des merveilles, ou Peau d'âne, qui rappelle quant à lui que les contes sont intemporels, peuvent faire très bon ménage avec la caméra, et surtout avec Jacques Demy. Et puis, si vous aussi vous avez découvert l'intégralité des Chaplin en mangeant des fraises tagada chez Papi Jean, vous devez ressentir un certain pincement au cœur en réalisant que vous aurez droit à des séances sur grand écran. Sans compter que montrer ces œuvres majeures de l'histoire du cinéma à vos mouflets fera de vous les dignes acteurs d'une avancée culturelle et citoyenne. Porte-parole du muet, d'un humour cocasse et accessible à la compréhension, du burlesque tel qu'il s'est légèrement perdu les décennies passant, les Chaplin et autres Buster Keaton s'installent confortablement et avec bonheur dans une programmation variée, pédagogique et grand public.
19e Rencontres Cinématographiques Jeune Public
Du 23 février au 16 mars au cinéma Le Méliès
Horaires chaque semaine dans notre agenda ciné, rens. 04 76 47 24 33