À l'affiche / Semaine 100% dessins animés pour notre critique ciné !
Depuis toujours, Nina s’endort grâce aux histoires de hérisson contées par son père. Quand l’usine où il travaille ferme, celui-ci n’a plus goût à rien. Pour lui redonner le sourire, Nina et son copain Mehdi décident d’aller chercher le magot que le patron de l’usine a planqué avant d’être mis en prison. Problème : il y a un chien et un gardien féroces sur les lieux…
Annoncé comme l’ultime réalisation de l’habile duo Gagnol & Felicioli (bon, Miyazaki a aussi pris sa retraite avant de revenir), ce conte d’aujourd’hui transpose avec cohérence les peurs enfantines dans l’environnement du XXIe siècle : la famine est troquée contre le chômage ; l’ogre et le loup s’incarnent dans un contremaître et son molosse ; quant à la princesse (Nina), elle est plus débrouillarde que son page (Mehdi) ! En évolution artistique perpétuelle depuis leurs débuts, les auteurs signent ici une double proposition graphique faisant cohabiter le monde de l’imaginaire et celui de la vraie vie. Les aventures du hérisson se déroulent ainsi dans un style vintage en noir et blanc à la Ub Iwerks, celles de Nina dans une version modernisée et plus réaliste de l’esthétique proto-cubiste/"pastel sur Canson" que Gagnol & Felicioli affectionnent depuis leur court L’Égoïste (1996). Il est sans doute plus aisé pour le jeune public de s’identifier aux personnages, mais qu’on se rassure : la poésie et la malice demeurent intactes.
Animation dès 8 ans de Alain Gagnol & Jean-Loup Felicioli (Fr., 1h18) avec les voix de Audrey Tautou, Guillaume Canet, Guillaume Bats…
Escouade de chiens protégeant Aventureville, la Pat’Patrouille découvre dans un météore tombé sur leur cité des cristaux leur conférant des super pouvoirs. Mais une scientifique zinzin et le fourbe Monsieur Hellinger s’allient pour les leur voler. Il faudra aux toutous être plus unis que jamais pour les affronter…
Le succès de la série télé de Nickleodeon auprès des tout-petits légitimait qu’elle fût transposée sur grand écran, confirmant que le passage au cinéma demeure une sacralisation dans l’esprit des producteurs comme celui des spectateurs. En 2021 (en période Covid), la première adaptation (La Pat’Patrouille, Le Film) avait réveillé un box office jeune public exsangue ; cette seconde escapade des toutous devrait élargir son audience de niche — si l’on ose — avec cette histoire traitant sous différents angles de la différence au sein du groupe (par la taille, l’incapacité à accomplir immédiatement les mêmes actions que les autres etc.). Sous ses costumes bariolés, La Super Patrouille, Le Film réactualise la morale du Lion et du Rat de La Fontaine (« on a toujours besoin d’un plus petit que soi », vous vous souvenez ?), en la customisant à l’ère des Avengers — les cristaux complémentaire font un peu Thanos. La sortie du film tombe de surcroît au bon moment : on sait bien que la période de rentrée scolaire n’est pas forcément tendre pour les “petits“. Et que la force du collectif est plus que jamais nécessaire… à condition de prodiguer des valeurs positives. Sinon ? L’enfant exclu risque de se transformer en savant zinzin à l’âge adulte !
Animation dès 6 ans de Cal Brunkee (É.-U., 1h35) avec les voix (v.fr.) de Sofia Essaïdi, Aldebert, Marianne James…
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