Johann Le Guillerm à l'équilibre

Terces

Parc de Parilly

ce spectacle n'est pas à l'affiche actuellement

Avec la recherche du point d’équilibre comme obsession, le circassien Johann Le Guillerm présente « Terces ». Il semble faire défiler ses machines de bois pour mieux s’extraire d’un monde trop fade et invente sa bulle, sous chapiteau, dans le chaleureux espace dédié au cirque du parc de Parilly. Il s’y est installé jusqu’à dimanche, accueilli par le TNG et le festival UtoPistes.

Il a la stature imposante, un pantalon qui remonte sur la moitié de son torse, une longue tresse fine qui descend de son crâne (presque) rasé sur son dos. Johann Le Guillerm est maître de son lieu, cette piste de bois dans laquelle il va faire corps avec la multitude de machines qu’il a inventées et confectionnées. Au début il n’y a que de l’air et le fait d’envoyer voler quelques miettes de papier est brutalisé par le coup d’une arme à feu qui ne fera que "tuer" une feuille blanche. Puis ses machines arrivent et traversent l’espace. Elles avancent sans lui parfois ou alors ils les épousent se fondant dans leurs formes courbées quand il ne les déconstruit pas.

Formé dans la toute première promotion du CNAC au milieu des années 1980, Johann Le Guillerm - désormais au programme du bac cirque ! - a travaillé temporairement avec les compagnies Archaos ou la Volière Dromesko mais, depuis 2001, il poursuit son projet Attraction pour une quête de compréhension du monde à 360°. De chantier en chantier, cet artiste « pas franchement fait pour l’école, dyslexique, hyper-émotif tendance autistique » selon les mots de Rosita Boisseau*, cherche à « éprouver l’espace des points de vue » dans Secret en 2003, Secret (temps 2) en 2012 et désormais, cette troisième mouture, Terces, anagramme de « secret » et « tercer » signifiant labourer une troisième fois.

Remettre l’ouvrage…

Si le spectacle est aride dans son commencement, peu à peu, comme dans un processus chimique, l’obsession qui l’anime et constitue sa colonne vertébrale finit par se révéler et bluffer, comme si l’artiste, à force ne pas transiger sur son rythme, nous l’imposait, nous le perfusait. Et plus encore que son laboratoire du minimal (on y voit des atomes de taille immense fait de baguettes comme des lances), ce qui subjugue dans cette création au long court, est bien le lien au temps – oser monter une structure de livres dans laquelle s’immiscer quelques secondes ou construire à grands gestes une toile de mâts de bois, l’élever, la solidifier et en faire un agrès extrêmement éphémère. Le circassien se fond alors avec les éléments, comme un insecte dans la nature. Voici la sienne.

*Le Cirque contemporain, ed. Scala, 2017

Terces

Au Parc de Parilly, jusqu’au 4 juin (ven 2 à 20h30, sam 3 à 18h, dim 4 à 16h)

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